Niveler le champ médical : Amoyaw de McMaster compte tracer une voie pour la diversité en médecine
Profiter d’un accès à des soins de santé adéquate a souvent été un combat incessant pour la communauté noire.
Même avec tout ce qui a été fait pour contribuer à l’amélioration de la diversité et de la représentation en général, le fait est qu’en Ontario, 4,5 pour cent de la population est noire, elle ne forme que 2,3 pour cent de tous les médecins selon l’Institut canadien d’information sur la santé. Comme athlète en sciences de la santé à l’Université McMaster, Brendan Amoyaw dit qu’il le sait trop bien.
« Il a été démontré que la représentation, c’est important, dit Amoyaw. En ce qui concerne l’expérience patients actuelle, d’avoir un médecin qui te comprend et qui va t’écouter, ça contribue énormément. Il y a tellement d’incidents où on a vu des médecins qui n’écoutent pas leurs histoires, n’écoutent pas leurs niveaux de douleur. Ça découle vraiment d'un manque de compréhension et d’un manque de représentation. »
La Dre Clare Warner, conseillère principale pour l’équité, l’inclusion et l’antiracisme au département des affaires étudiantes de McMaster fait écho à ce sentiment.
Elle suggère, va un peu plus loin, suggérant que d’avoir des visages familiers qui font la prestation des soins ne fait pas qu’aider à augmenter la réceptivité des soins de santé pour ceux qui sont dans des communautés sous-représentées.
« Si vous acceptez la diversité et que vous accueillez vraiment les points de vue individuels, ces gens peuvent identifier où sont les lacunes et ils ont souvent les solutions pour trouver comment les régler, souligne la Dre Warner.
Au cours des dernières années, il y a eu des changements positifs en ce qui a trait à l’aide pour offrir aux étudiants noirs un meilleur accès aux ressources et une voie vers le succès au niveau universitaire.
Amoyaw dit être témoin d’un plus grand nombre d’initiatives locales et plus d’activités auprès des écoles secondaires, qui sont toutes vraiment importantes. Cela comprend les événements auxquels il a participé à Winnipeg, sa ville d’attache.
« Je suis allé à cet événement au Manitoba avec l’Association des étudiants noirs en médecine de l’Université du Manitoba », raconte Amoyaw.
« Il n’y avait que quatre (étudiants noirs en médecine), mais ils étaient super encourageants et j’ai été en mesure de garder le contact avec quelques-uns d’entre eux. »
En tant qu’athlète étudiant noir qui joue au basketball pour l’équipe masculine des Marauders de McMaster, Amoyaw a aussi eu profité de l’occasion de profiter d’un mentor dans le cadre du programme Athlète en piste de l’initiative BlackNorth (BNI). Ayant été nommé récipiendaire de la bourse remise par BNI et U SPORTS, l’attaquant de 6-pieds-9 a reçu 5000 $ en aide financière, en plus d’être jumelé à un mentor pour le guider à travers sa carrière et développer ses compétences dont il pourrait avoir besoin à l’avenir.
« Peu importe le type de mentorat qu’ils offrent, ce sera grandement apprécié », affirme Amoyaw.
« Que ce soit en affaires, en sports ou en arts, tout cela est lié à ce que c’est que d’être un bon médecin, parce qu’il y a différentes compétences qu’il faut apprendre. »
La Dre Warner a d’abord rencontré Brendan grâce à sa participation sur le campus avec le Black Student Success Centre de l’Université McMaster, dédié à offrir aux étudiants noirs une communauté et un accès plus facile au soutien et aux ressources dont ils ont besoin à travers leur expérience universitaire.
Elle ajoute que plus il y a d’étudiants noirs qui choisissent de poursuivre une carrière en médecine, comme Amoyaw l’a fait, ils peuvent ensuite passer au suivant et aider les futures générations d’aspirants professionnels de la santé.
« Il y a beaucoup de mentorat dans les écoles secondaires, il y a beaucoup qui est fait pour les étudiants noirs et cette aide commence à planter une graine très tôt voulant que les sciences soient une profession dans laquelle ils devraient se voir prendre une place », indique la Dre Warner.
« Je pense que des gens comme Brendan arrivent dans la profession des soins de santé, je les vois être des pionniers avec plus de travail dans ce secteur en augmentant l’accès derrière eux. »
En dehors du domaine médical, la jeune vedette des Marauders comprend aussi l’importance de la représentation dans le sport. Il a été choisi au sein de l’équipe nationale pour le Championnat des Amériques des moins de 18 ans de la FIBA en 2022, qui a été une expérience gratifiante s’est conclue par une médaille de bronze pour l’équipe.
Amoyaw a beaucoup appris en participant à un tournoi de cette envergure, ayant eu la chance d’être l’athlète que les jeunes enfants noirs peuvent regarder à la télévision.
« Je pense qu’il est juste très important en termes de paver la voie pour la prochaine génération, a dit Amoyaw. De simplement montrer aux jeunes qu’il est possible d’accomplir tout ce qu’ils veulent. »
Alors que le monde du sport est aussi grand, la Dre Warner croit que la diversité parmi les athlètes est importante, mais devrait aussi s’étendre au reste du domaine et qu’il y a plus à faire pour que des gens de divers contextes sociaux soient dans les bons postes.
« Ça ne se limite pas vraiment aux soins de santé, affirme la Dre Warner. Ça m’intéresse de penser grandement à la diversité à travers tout le spectre des postes dans cette industrie, que ce soit les entraîneurs, les psychologues sportifs ou les gens de la haute direction. Il doit y avoir, à tous les niveaux, de la diversité pour s’assurer que divers points de vue se forment dans cette industrie. »
Alors qu’Amoyaw a initialement espéré faire carrière au basketball aux États-Unis, il a ultimement décidé de rester au Canada. En jouant à Lincoln Prep au secondaire et en ayant de la visibilité dans le cadre de tournois américains, de même qu’en passant du temps au sein de l’équipe nationale des moins de 18 ans, il a eu l’occasion de vivre le rêve de la NCAA, celui de tout jeune joueur de basketball espérant se rendre dans les grandes ligues. Au lieu de cela, il a opté pour un parcours davantage axé sur ses études.
« J’ai commencé à avoir de l’intérêt des recruteurs et à la fin, j’avais de l’intérêt valable (Division I) que j’aurais pu pousser plus loin, a dit Amoyaw. Au bout du compte, j’ai vu la lettre d’acceptation (de McMaster) et je savais que c’est ce que je voulais faire. Je n’ai jamais regardé derrière et ç’a été tout ce que je voulais être. »
Amoyaw dit que peu importe le parcours d’un étudiant athlète noir de deuxième année peut être exigeant dans le domaine médical, il ne laissera pas l’adversité le freiner.
Pour ceux qui désirent suivre ses traces, il encourage les personnes à s’impliquer dans les activités de réseautage et à apprendre des autres qui sont déjà dans le domaine.
« Je pense que le plus important est de simplement travailler fort et de ne pas perdre votre flamme, conclut Amoyaw. C’est davantage à propos de croire en soi, d’avoir cette détermination et cette ténacité. Même s’il y a des obstacles, soyez prêts à y faire face et tentez de ne pas vous laisser décourager au passage. Dites-vous que vous pouvez le faire parce qu’au bout du compte, tout le monde peut le faire. »