LES ENTREVUES DE LA 50E COUPE VANIER: Pascal Lochard, Rouge et Or de l’Université Laval (2013)

LES ENTREVUES DE LA 50E COUPE VANIER: Pascal Lochard, Rouge et Or de l’Université Laval (2013)

LES ENTREVUES DE LA 50E COUPE VANIER: 2013

Une conversation avec...

Pascal Lochard, porteur de ballon, Rouge et Or de l’Université Laval

Lors de la 49e Coupe Vanier, le Rouge et Or de l’Université Laval a remporté un huitième titre canadien en 15 ans – et son deuxième de suite – grâce à une victoire de 24-15 sur les Dinos de Calgary devant une salle comble de 18 543 spectateurs au Stade TELUS-UL à Québec. Les Lavallois triomphaient sur leur propre terrain pour une deuxième fois en quatre saisons, à chaque occasion face aux Dinos. À son dernier match au niveau universitaire, le porteur de ballon Pascal Lochard a été nommé joueur par excellence après avoir récolté 184 verges et un important touché en 25 courses, en plus d’aider le Rouge et Or à établir un record de la Coupe Vanier pour le plus de verges au sol pour une deuxième année consécutive.    

Vous aviez raté la Coupe Vanier de 2012 en raison d’une blessure. Quelles émotions vous habitaient à l’aube du match de 2013?

Étant encore blessé, une panoplie d’émotions a refait surface. La crainte d’aggraver ma blessure au genou et l’inquiétude de ne pas jouer à mon plein potentiel, même de ne pas jouer du tout, furent les premières émotions ressenties durant la semaine précédant le match. Par contre, mon désir de réussir était plus fort que tout. Après l’entraînement du jeudi soir, mon niveau de confiance s’était accentué. Durant celui-ci, j’avais effectué quelques courses et me sentais apte à jouer. Tout cela pour dire qu’à l’aube du match, un petit stress m’habitait, mais je me sentais confiant.

Quel est votre principal souvenir de la semaine de la Coupe Vanier et de l’expérience en général?

La semaine a été mémorable! Outre les joueurs de première année, tout le monde avait vécu l’expérience auparavant. Par contre, ce ne sont pas tous les joueurs qui savaient c’était quoi perdre une Coupe Vanier. Les capitaines et vétérans avons donc mis les bouchées doubles. L’école, les copines, la famille, les amis passaient après le but ultime.

Nous croyions fortement en nos chances de remporter la partie en raison de notre éthique de travail qui fut impeccable tout le long de la semaine. Dès les premières rencontres en équipe et par position jusqu’aux séances vidéo tard le soir, rien n’était laissé au hasard. Grâce à tout cela, l’expérience en général a été magique. Tout est possible quand on met les efforts.

Personnellement, l’expérience fut euphorique. À la fin du match, j’avais de la difficulté à contenir mes émotions. C’était un grand jour pour le Rouge et Or et une expérience inoubliable pour moi.

(Note: En 2013, Laval en était à une quatrième participation de suite à la Coupe Vanier, un record. Avant de rater la finale de 2012 en raison d’une blessure, Lochard avait participé à la conquête de 2010 contre Calgary comme recrue et était également de l’alignement lors d’une défaite crève-cœur en prolongation aux mains de McMaster en 2011)

Quel est votre principal souvenir du match comme tel?

La fin du match se terminant par un solide plaqué de Michaël Langlois et tout le monde qui courait sur le terrain. Ne pouvant pas courir en raison de mon genou qui s’était refroidi, j’avais une vue de « l’extérieur ». C’était quasiment imaginaire. J’avais l’impression d’être dans un film. L’exaltation de tous mes coéquipiers et entraîneurs, à la fin de la partie, restera à tout jamais gravé dans ma mémoire.   

Quel fut le jeu clé du match selon vous?

L’échappé provoqué par Michaël Langlois tôt au quatrième quart alors que les Dinos menaçaient et qu’ils avaient le vent dans les voiles.

(Note: Tirant de l’arrière par 9-0 tôt au troisième quart, les Dinos avaient inscrit deux touchés rapides et Laval ne menait plus que par un point, 15-14, au début du quatrième engagement. Sur la première série à l’attaque de Calgary au quatrième quart, le receveur Jake Harty a capté une passe à la ligne de 48 du Rouge et Or mais Langlois l’a plaqué et lui a fait perdre le ballon, qui fut aussitôt récupéré par Vincent Plante)

Personnellement, quel a été votre plus importante contribution dans le match, votre plus gros jeu?

J’ai effectué de belles courses, mais le jeu le plus important a été mon touché. Ce fut notre seul touché du match et celui de la victoire.

(Note: Lochard avait donné le ton au match avec des courses de 12 et 18 verges sur la toute première série offensive de Laval, qui s’était soldée par un placement après seulement trois minutes de jeu. Sa course la plus importante est cependant survenue à 5:48 au quatrième quart alors qu’il a marqué sur une course de huit verges pour accroître l’avance des siens à 22-14. Au total, le Rouge et Or a amassé l’incroyable total de 449 verges au sol, fracassant son propre record de la Coupe Vanier de 373 verges établi l’année précédente contre McMaster)

Les entraîneurs ont-ils changé quoi que ce soit dans la routine habituelle dans la préparation pour le match?

Tout a été fait comme d’habitude. À Laval, les entraîneurs nous préparaient toujours de la même façon, peu importe l’adversaire.

Comment avez-vous réagi - vous personnellement et l’équipe - au stade et à la foule bruyante du Stade TELUS-UL?

Même si nous sommes habitués aux foules imposantes à Laval, une foule de plus de 18 000 personnes qui crie pour toi donne parfois des frisons et augmente, sans aucun doute, le niveau d’adrénaline. 

Quels sont vos souvenirs des célébrations d’après-match sur le terrain et/ou dans le vestiaire?

Le discours d’après-match de notre entraîneur-chef, Glen Constantin, qui se termine quand on fait exploser le champagne, est le must absolu. Ce qui me marque toujours et qui m’a marqué encore plus à la dernière Coupe Vanier, c’est de pouvoir fêter avec les entraîneurs. J’ai beaucoup de respect et d’admiration pour ces derniers, car je sais que leur soif de vaincre est aussi grande que la mienne. Ils travaillent de manière constante et acharnée. Pouvoir interagir avec eux dans un environnement festif est extraordinaire.   

Quelle fut la réaction sur le campus et à Québec suite à votre victoire?

Nous avons été reçus à l’Assemblée nationale. Certains professeurs ont aussi souligné la victoire dans nos cours.

À l’époque, comment cette victoire à la Coupe Vanier a-t-elle changé votre quotidien?

Pas beaucoup de choses ont changé de mon côté. C’est sûr qu’on savoure la victoire, mais pas trop, car c’est le retour à l’école quelques jours après. On fait parfois face à des creux émotionnels puisqu’on a pris du retard dans nos livres et que les examens approchent. 

À quelle fréquence vous remémorez-vous cette victoire à la Coupe Vanier?

Je repense parfois à ce moment mémorable, mais j’en parle rarement, sauf quand je veux taquiner mes amis des Carabins!

Dans quel programme avez-vous étudié, et dans quel domaine avez-vous travaillé suite à votre graduation?

J’ai gradué en administration des affaires et je poursuis maintenant une carrière professionnelle dans le football de la Ligue canadienne, avec les Lions de la Colombie-Britannique.

(Note: Après avoir été sélectionné en deuxième ronde, 14e au total, au repêchage de 2014, Lochard s’est taillé un poste au sein de l’alignement et a passé la saison avec les Lions)