LES ENTREVUES DE LA 50E COUPE VANIER: Kyle Quinlan, Marauders de l’Université McMaster (2011)

LES ENTREVUES DE LA 50E COUPE VANIER: Kyle Quinlan, Marauders de l’Université McMaster (2011)

LES ENTREVUES DE LA 50E COUPE VANIER: 2011

Une conversation avec...

Kyle Quinlan, quart-arrière, Marauders de l’Université McMaster

Lors de la 47e Coupe Vanier, la seule disputée à Vancouver, les Marauders de McMaster ont remporté un premier titre canadien grâce à une victoire enlevante de 41-38 en prolongation sur le Rouge et Or de Laval devant 24 935 spectateurs au Stade BC Place. Dans une rencontre que plusieurs amateurs de football de SIC ont désignée comme « meilleur match de l’histoire », le quart-arrière Kyle Quinlan de McMaster a connu la performance de sa vie, complétant 36 de ses 55 passes pour des gains de 482 verges et deux touchés, en plus d’amasser 106 verges au sol. Il a été nommé joueur par excellence du match, après avoir reçu le même honneur à la Coupe Yates et à la Coupe Mitchell. 

Quels sont vos souvenirs de votre expérience à la Coupe Vanier à Vancouver en 2011?

Mon souvenir préféré est l’environnement complètement fou lors du match. Comme nous étions loin de la maison, en Colombie-Britannique, nous ne savions pas trop à quoi nous attendre. Mais il y avait une foule très nombreuse et elle semblait prendre pour nous. Je crois que c’était dû au fait que les amateurs neutres qui étaient en ville pour la Coupe Grey ont décidé de se ranger du côté des négligés. Leur soutien était le bienvenu. Ça a produit une belle ambiance dans un stade extraordinaire, et je me souviens que la foule était particulièrement bruyante.

Pouvez-vous décrire le moment où Tyler Crapigna a réussi le placement de la victoire en prolongation?

Je n’ai pas regardé le botté. J’avais regardé le premier, quand nous avions raté notre coup à la fin du temps régulier, alors étant un peu superstitieux, je me suis tourné de l’autre côté pour le deuxième. C’était comme irréel. Ça ne m’a pas frappé immédiatement. J’ai dû prendre un moment pour réaliser ce qui venait d’arriver, puis tout le monde a envahi le terrain et c’est là que j’ai vraiment réalisé ce que nous venions d’accomplir.

(Note: Les Marauders auraient pu gagner le match en temps réglementaire mais Tyler Crapigna, un membre de l’équipe d’étoiles canadiennes qui avait réussi trois placements plus tôt dans la rencontre, a raté une tentative de 30 verges sur le dernier jeu du quatrième quart. Choix au repêchage des Stampeders de Calgary en 2014, Crapigna s’est repris en prolongation en faisant mouche d’une distance de 20 verges)

Vous souvenez-vous d’un moment en particulier pendant le match?

Dans un match de cette envergure, c’est difficile d’identifier un seul jeu. Il y a le touché sur un retour d’interception du secondeur Frédéric Plesius, un joueur exceptionnel et l’un des meilleurs joueurs que j’ai affrontés. Sur une note plus positive, un des jeux dont je suis le plus fier n’a pas compté. C’était une longue passe complétée à Michael DiCroce tout de suite après cette interception... mais qui fut annulée par une punition pour hors-jeu.

(Note: Tirant de l’arrière 23-0 à la mi-temps, Laval a entamé la deuxième demie en force et a réduit le déficit à 23-7 trois minutes après la pause grâce à un retour de dégagement de 62 verges de Guillaume Rioux. Sur la série suivante de McMaster, Plesius, qui évolue aujourd’hui avec les Tiger-Cats de Hamilton, a retourné une passe de Quinlan sur 37 verges jusque dans la zone des buts pour porter la marque à 23-14. Dès qu’il a repris le ballon, Quinlan a repéré DiCroce qui a atteint la zone payante au terme d’un jeu de 101 verges qui n’a jamais trouvé sa place dans le livre des records)

Après avoir bâti une importante avance en première demie, à quoi pensiez-vous lorsque que Laval a commencé à remonter la pente?

Pour être honnête, je me suis amusé pendant toute la partie. Nous avions tellement de respect pour Laval et la meilleure chose qui nous soit arrivés fut d’affronter le Rouge et Or en match présaison. Ça nous a donné une idée du genre d’équipe qu’ils formaient et nous savions quand nous avons pris notre importante avance qu’ils n’abandonneraient jamais. À ce stade de la saison, on s’attend à ce que nos adversaires laissent tout sur le terrain. Nous savions qu’ils ne baisseraient pas les bras.

(Note: Laval avait remporté le duel présaison par 24-10 à Québec. Lors de la Coupe Vanier, le Rouge et Or a remonté la pente et a même pris les devants par 24-23 au début du quatrième quart. Les Lavallois ont par la suite effacé des déficits de 31-24 et de 38-31, avant de finalement s’incliner pour une première fois en sept participations à la Coupe Vanier)

Qu’est-ce que ça représentait pour l’équipe d’être la première de McMaster à remporter la Coupe Vanier?

Nous sommes très fiers de ça. Ce n’est pas une chose à laquelle nous pensions nécessairement pendant la saison, bien que nous étions au courant de la participation des Marauders à la Coupe Vanier en 1967. Après notre victoire par contre, c’est là que nous avons réalisé l’ampleur de notre exploit.

(Note: À sa seule participation précédente à la Coupe Vanier, en 1967, McMaster avait subi un revers crève-coeur de 10-9 contre l’Alberta au Stade Varsity à Toronto)

À quel point était-il spécial d’avoir votre famille avec vous à Vancouver? 

C’était merveilleux. J’avais connu une année fertile en émotions sur le plan personnel, et m’a famille m’a soutenu dans les bons moments comme dans les moments difficiles. Le fait de les avoir avec moi à Vancouver et de pouvoir partager ce moment avec eux était vraiment spécial.

Décrivez la réaction de la « Marauder Nation » lorsque vous êtes revenus sur le campus avec la Coupe Vanier?

Je n’en reviens pas encore du soutien de la communauté de McMaster et de l’ensemble de la population de Hamilton. Le soutien à l’endroit de l’équipe était simplement incroyable. Ça dépassait même de beaucoup les limites du campus et de la ville, nous recevions des messages de diplômés de McMaster de partout à travers le pays. C’était vraiment incroyable et ça s’est transporté jusqu’en 2012.

Repensez-vous parfois à ce match?

Bien que ce match fut l’un des faits saillants, c’est à l’ensemble de notre œuvre en 2011 et 2012 que je repense souvent. Nous avons joué du football exceptionnel au cours de cette période. J’avais la chance de joué en compagnie de très bons amis et nous avons eu beaucoup de plaisir. Je repense à la Coupe Mitchell de 2012 contre Calgary et aux finales de la Coupe Yates contre Western et Guelph. Ce sont de très beaux souvenirs.

(Note: Les Marauders ont égalé un record de SIC en remportant 21 matchs consécutifs en 2011 et 2012, une remarquable séquence qui a pris fin à la Coupe Vanier en 2012 lorsque Laval a pris sa revanche avec une victoire de 37-14. Quinlan a couronné sa carrière universitaire en remportant le trophée Hec Crighton, de même que le prix BLG à titre d’athlète masculin de l’année de SIC)

Vous travaillez aujourd’hui pour le bureau des diplômés de McMaster et faites également partie du personnel de l’équipe de football. Que réserve l’avenir à Kyle Quinlan?

Je suis très chanceux d’avoir pu demeurer dans la famille de McMaster et du programme de football des Marauders. Je dois remercier de nombreuses personnes pour les belles opportunités qui m’ont été offertes. J’aimerais beaucoup demeurer dans le monde du coaching et, si on veut bien de moi, j’espère faire partie du personnel des Marauders pendant longtemps.