LES ENTREVUES DE LA 50E COUPE VANIER:Glen Constantin, Université Laval (2010)

LES ENTREVUES DE LA 50E COUPE VANIER:Glen Constantin, Université Laval (2010)

LES ENTREVUES DE LA 50E COUPE VANIER: 2010

Une conversation avec...

Glen Constantin, entraîneur-chef, Rouge et Or de l’Université Laval

Lors de la 46e Coupe Vanier, le Rouge et Or de l’Université Laval a égalé le record de tous les temps en remportant un sixième titre canadien grâce à un gain de 29-2 sur les Dinos de Calgary devant 16 237 partisans en délire au Stade du PEPS à Québec. Le Rouge et Or est également devenu la seule équipe de l’histoire à terminer la saison avec une fiche de 13-0, grâce à un calendrier régulier prolongé de neuf matchs au sein du RSEQ. À sa 10e campagne à la barre, Glen Constantin a célébré avec une cinquième conquête de la Coupe Vanier comme entraîneur-chef, un record.

Quel est votre principal souvenir de la semaine de la Coupe Vanier et de l’expérience en général en 2010?

Le fait de pouvoir jouer un match de championnat à la maison, devant nos partisans. Dans nos finales précédentes, ce n’est pas tout le monde qui pouvait nous suivre en raison de la distance et des coûts. C’était vraiment spécial pour nos fans et nos étudiants-athlètes.

(Note: Avant 2010, Laval avait gagné la Coupe Vanier deux fois à Toronto, deux fois à Hamilton et une fois à Saskatoon)

Vous aviez subi l’élimination en demi-finale canadienne la saison précédente, vous empêchant de disputer la finale nationale sur votre terrain. Ressentiez-vous de la pression supplémentaire en 2010, puisque le match ultime était une fois de plus disputé au PEPS?

Il y avait certainement une pression supplémentaire. On avait en quelque sorte l’impression d’avoir déçu nos partisans l’année précédente, et on ne voulait certainement pas que ça se reproduise en 2010. Nous avions tout laissé sur le terrain contre Western en demi-finale, dans un match âprement disputé qui a finalement tourné à notre avantage. À notre grand soulagement!

(Note: Après avoir subi un revers crève-cœur de 33-30 face à Queen’s lors de la Coupe Mitchell de 2009 disputée à Kingston, le Rouge et Or avait mérité son billet pour la Coupe Vanier de 2010 grâce à un gain serré de 13-11 sur Western lors de la Coupe Uteck présentée à Québec)

Quel est votre principal souvenir du match comme tel?

Notre premier quart avait été exceptionnel, et c’est ce dont je me souviens le plus. On avait donné le ton au match en attaque, notamment avec une passe de 26 verges de Bruno Prud’homme à Victor Tremblay dès la première série offensive. Les touchés de Sébastien Lévesque et de Yannick Morin-Plante avaient également été très importants pour nous.

(Note: Laval menait 17-0 après le premier quart et n’a plus regardé derrière. Après avoir concédé un touché de sûreté à Calgary au deuxième engagement, les Lavallois ont dominé la deuxième demie par 12-0 grâce à quatre placements de Christopher Milo, qui a égalé le record de la Coupe Vanier avec cinq placements au total dans le match)

Quel fut le jeu clé du match selon vous?

Le touché de 41 verges de Lévesque, après que celui-ci ait été blessé au genou dans les premiers instants de la partie, est certainement l’un des plus importants. Le majeur de Morin-Plante sur une passe et course de 40 verges fait aussi partie de cette catégorie, tout comme la tenue globale de notre défensive, qui a connu un grand match en n’accordant que 140 verges à l’adversaire.

(Note: Lévesque, un porteur de ballon qui allait être nommé joueur par excellence de la rencontre, avait ouvert le pointage après seulement 4 :27 de jeu, puis Morin-Plante avait porté la marque à 14-0 trois minutes plus tard. Les 140 verges nettes accordées par la défensive de Laval représentent un record de la Coupe Vanier)

Est-il survenu quelque chose d’inhabituel ou hors de l’ordinaire pendant le match ou pendant la semaine?

C’était particulier pour les joueurs de se retrouver dans leurs affaires à la veille du match le plus important de la saison. C’en était presque une source de distraction. Normalement, on se retrouve isolés, tous ensemble, lorsqu’on voyage pour un match de championnat. C’était différent.

Avez-vous changé quoi que ce soit dans la routine habituelle dans la préparation pour le match?

Il a fallu le faire, en raison de la présence des Dinos qui eux aussi avaient des besoins en locaux, en terrain, etc. Je me souviens avoir eu recours à une escorte policière pour pouvoir nous rendre au stade intérieur de pratique à Saint-Augustin-de-Desmaures, en pleine heure de pointe, afin de ne pas couper notre temps d’entraînement! Oui, il y a eu quelques changements, mais on a essayé le plus possible de minimiser l’impact sur les étudiants-athlètes.

Comment avez-vous réagi à la foule du PEPS?

C’était extraordinaire. On s’est grandement servi de l’énergie de la foule dès le début du match, et c’est probablement ce qui nous a propulsés vers la victoire. On dit souvent que la foule de Québec est la meilleure au Canada et franchement, cette journée-là, elle était particulièrement en forme!

Quels sont vos souvenirs des célébrations d’après-match sur le terrain et/ou dans le vestiaire?

La foule a envahi le terrain, ce qui rendait périlleux les célébrations entre nous. C’en était même dangereux! On n’a pas vraiment pu se retrouver entre nous, mais on l’a fait dans le vestiaire, et c’était très spécial car on pouvait célébrer un titre canadien dans notre demeure. Je suis surtout heureux pour les jeunes. C’est vraiment une expérience particulière et ce n’est pas donné à tous de pouvoir fêter avec ses amis, ses proches et ses coéquipiers la conquête d’un titre national.

(Note: Laval était seulement la deuxième programme à gagner la Coupe Vanier dans sa ville, après les Varsity Blues de Toronto en 1965 et 1993)

Quelle fut la réaction sur le campus et dans la ville au cours de la semaine suivant votre victoire?

Nous avons été accueillis à l’Assemblée nationale et nous avons signé des autographes dans un grand centre commercial de la ville, mais bien vite, les étudiants-athlètes ont dû retrouver leurs livres. Les examens approchaient!

À l’époque, comment cette victoire à la Coupe Vanier a-t-elle changé votre quotidien?

Ça n’a pas beaucoup changé mon quotidien, mais je me souviens que la pression est tombée en même temps, pour tout le monde. D’abord, nous étions heureux de pouvoir participer au match de la finale. Mais d’y prendre part, c’est une chose. De le gagner en est une autre.

À quelle fréquence vous remémorez-vous cette victoire à la Coupe Vanier?

Quand on rencontre des joueurs ou des entraîneurs qui faisaient partie de cette édition 2010, il nous arrive d’en reparler et de se rappeler les bons moments. Plusieurs me disent que c’est l’un des meilleurs matchs que nous avons disputés à la maison. J’aurais tendance à leur donner raison...

Dans quel programme et à quelle université avez-vous étudié?

J’ai étudié en éducation physique à l’Université d’Ottawa, où j’ai joué avec les Gee-Gees comme secondeur et joueur de ligne. J’ai par la suite occupé diverses fonctions d’entraîneur, avant de me joindre au Rouge et Or en 1996 comme coordonnateur défensif. Je suis l’entraîneur-chef depuis la saison 2001.