LES ENTREVUES DE LA 50E COUPE VANIER: Brian Devlin, Université Wilfrid Laurier (2005)

LES ENTREVUES DE LA 50E COUPE VANIER: Brian Devlin, Université Wilfrid Laurier (2005)

LES ENTREVUES DE LA 50E COUPE VANIER: 2005

Une conversation avec...

Brian Devlin, botteur, Golden Hawks de l’Université Wilfrid Laurier

Lors de la 41e Coupe Vanier, les Golden Hawks de Wilfrid Laurier ont remporté leur deuxième titre canadien grâce à un gain dramatique de 24-23 sur les Huskies de la Saskatchewan. La rencontre a été disputée le 3 décembre au Stade Ivor Wynne à Hamilton, ce qui en fait la finale de football de SIC la plus tardive de l’histoire. Les Golden Hawks ont marqué neuf points dans les trois dernières minutes du match pour se sauver avec la victoire, incluant un placement victorieux de 32 verges de Brian Devlin alors qu’il ne restait que 19 secondes au cadran.  

Quel est votre principal souvenir de la semaine de la Coupe Vanier et de l’expérience en général?

Ce fut une expérience fantastique. L’équipe et les entraîneurs étaient totalement concentrés sur le match pendant toute la semaine. Les gars volaient sur le terrain pendant les pratiques et l’ambiance était excitante à chaque jour. Nous avions promis à notre entraîneur-chef, Gary Jeffries, que nous prendrions part à la Coupe Vanier en 2005 suite à notre revers face à Laval lors de la Coupe Uteck de 2004, alors c’était génial de tenir cette promesse.

(Note: Laurier n’avait pas atteint la Coupe Vanier depuis son triomphe de 25-18 sur Mount Allison en 1991. Les Golden Hawks étaient à une victoire de la finale en 2004, mais avaient perdu 30-11 contre Laval lors de la Coupe Uteck présentée à Québec)  

Quel est votre principal souvenir du match comme tel?

Évidemment, regarder le ballon passer entre les poteaux des buts sur le placement de la victoire est mon principal souvenir, mais nous avions réussi plusieurs gros jeux avant ce placement. Notre défensive avait arrêté la Saskatchewan pour nous redonner le ballon, ce qui fut un facteur clé. Et qui peut oublier l’attrapé de Dante Luciani sur un troisième essai et 16 qui a mis la table pour le placement.

(Note: Laurier avait réduit le déficit à 23-21 avec 2 :53 à écouler au quatrième quart grâce à une passe de touché de 10 verges de Ryan Pyear, le joueur par excellence du match, à Bryon Hickey, mais la transformation de deux points avait été ratée, ce qui laissait les Golden Hawks face à un retard de deux points. Sur la série suivante de la Saskatchewan, les Hawks ont forcé les Huskies à dégager après deux jeux et ceux-ci n’ont pu écouler que 22 secondes sur cette série. Faisant face à un troisième essai et 16 verges à franchir au milieu du terrain, Pyear et Luciani ont uni leurs efforts pour réussir un jeu de 17 verges qui gardait Laurier en vie)

Votre botté gagnant est l’un des moments les plus mémorables dans l’histoire des Golden Hawks. Parlez-nous des minutes qui ont précédé votre placement et de ce qui vous passait par la tête dans les derniers instants du match.

Dès que nous avons repris le ballon, je me suis mis à penser que le match pourrait se décider sur un placement. Après l’attrapé de Dante, je me suis dirigé vers mon filet de pratique et j’ai réchauffé ma jambe sans arrêt. Je gardais un œil très attentif à l’écran géant pour voir comment allait l’attaque jusqu’à ce que l’opportunité de placement se présente.

Les entraîneurs ont-ils changé quoi que ce soit dans la routine habituelle en préparation pour le match?

Pendant toute ma carrière à Laurier, les entraîneurs préparaient chaque match de la même façon. Ils prenaient tous nos adversaires au sérieux et nous étions toujours bien préparés. 

Comment l’équipe a-t-elle réagi au fait que vous jouiez pratiquement un match local au Stade Ivor Wynne?

Évidemment, on veut toujours compter sur de nombreux partisans pour nous encourager. L’excitation sur le campus était palpable et tout le monde à qui on parlait planifiait d’assister au match. Nous nous attendions à voir de nombreux partisans de Laurier dans les gradins et quand nous sommes embarqués sur le terrain et que nous avons vu la foule, j’ai ressenti un grand sentiment de fierté. J’ai dû prendre quelques grandes respirations et essuyer quelques larmes car ça m’a vraiment touché.

À l’aube du match, les Huskies étaient largement favoris. L’équipe s’est-elle servie de ça comme motivation additionnelle?

Nous n’en revenions pas quand nous avons entendu les prédictions des médias en vue du match. Nous avons pris ça comme une claque au visage et avons préféré en rire. Manifestement, les gens qui avaient fait ces prédictions ne nous avaient pas vus jouer souvent cette année-là car nous avions battu de très bonnes équipes pour atteindre la Coupe Vanier. J’ai beaucoup aimé voir l’entrevue de l’entraîneur Brian Towriss à la télévision à la mi-temps, alors qu’il avouait qu’ils avaient sous-estimé notre vitesse et que ça les avait pris par surprise. Les deux équipes présentaient des fiches de 11-0 et le fait qu’un média avait prévu une victoire de la Saskatchewan par 46-7 était risible. Ce fut très facile de s’en servir comme motivation.

(Note: En route vers la Coupe Vanier en 2005, les Golden Hawks avaient remporté leurs matchs éliminatoires par 43-21 sur McMaster en demi-finale de SUO, 29-11 contre Western à la Coupe Yates et 31-10 sur Acadia à la Coupe Uteck)

Quels sont vos souvenirs des célébrations d’après-match sur le terrain et/ou dans le vestiaire?

Je me souviens de la foule envahissant le terrain et ensuite d’avoir accordé de nombreuses entrevues. À un certain moment, nous avions dû mettre un terme aux entrevues parce que je claquais des dents quand je parlais, alors j’ai dû quitter le terrain pour aller prendre une douche chaude! Dans le vestiaire, l’ambiance était incroyable. De nombreuses personnes avaient les larmes aux yeux et tout le monde se faisait l’accolade.

Quels sont vos souvenirs du voyage de retour?

Le retour en autobus avait été génial! J’étais assis à l’avant avec mon entraîneur des unités spéciales et quelques autres vétérans de cinquième saison comme Joel Wright, Andrew Agro, Bryon Hickey et Mike Maurice. L’équipe a entonné « Country Roads » et ce fut particulièrement émouvant.

Quelle fut la réaction sur le campus à votre retour?

Une foule d’environ 2000 personnes nous attendait au complexe sportif sur le campus. Il y avait une scène et des caméras partout. Plus tard en soirée, j’avais finalement pu célébrer avec ma famille, des coéquipiers et des camarades de classe et c’est une chose que je n’oublierai jamais. Les pubs locaux ont rejoué notre match sans arrêt pendant plusieurs jours. Ce fut vraiment une victoire célébrée par toute la communauté.

À l’époque, comment cette victoire à la Coupe Vanier a-t-elle changé votre quotidien?

Encore aujourd’hui, je rencontre des gens qui me disent qu’ils se souviennent où ils ont regardé le match et ont été témoin ce placement.

À quelle fréquence repensez-vous et discutez-vous de cette victoire à la Coupe Vanier?

Je retourne à Laurier lors du camp d’entraînement et de la journée annuelle des retrouvailles et j’ai alors la chance de revivre quelques-uns des moments que j’ai vécus en tant que membre des Golden Hawks. J’adore regarder jouer l’équipe actuelle sous la gouverne de l’entraîneur-chef Mike Faulds et j’espère qu’ils auront un jour la chance de vivre la même expérience que nous. Go Hawks!