LES ENTREVUES DE LA 50E COUPE VANIER: Glenn McCausland, Université de Toronto (1993)

LES ENTREVUES DE LA 50E COUPE VANIER: Glenn McCausland, Université de Toronto (1993)

LES ENTREVUES DE LA 50E COUPE VANIER: 1993

Une conversation avec...

Glenn McCausland, receveur & retourneur, Varsity Blues de l’Université de Toronto

Lors de la 29e Coupe Vanier, au SkyDome, l’équipe locale des Varsity Blues de Toronto a survécu à une remontée des Dinosaurs de Calgary pour l’emporter par 37-34 et ainsi décrocher le deuxième titre canadien de leur histoire, presque trois décennies après leur victoire historique lors du match de championnat inaugural de l’USIC en 1965. Glenn McCausland, un ailier espacé de 5 pieds 6 et 165 livres originaire de Toronto, avait soulevé la foule partisane avec un touché sur un retour de dégagement de 81 verges tôt au quatrième quart et avait été nommé joueur du match grâce à sa récolte totale de 209 verges.

Quel est votre principal souvenir de la semaine de la Coupe Vanier et de votre expérience en général?

La Coupe Vanier fut l’une des expériences les plus mémorables de ma vie. Après avoir vaincu Western en finale de la Coupe Yates et Concordia à la Coupe Churchill, je crois que, sans trop faire de bruit, nos avions développé une belle confiance en vue du match de la Coupe Vanier. Nous avions tellement de joueurs qui étaient en mesure de transporter l’équipe, une défaite aurait été très difficile à avaler.

L’ensemble de cette expérience est quelque chose que je n’oublierai jamais, la saison régulière, les séries, battre Western à London, gagner les trois matchs au SkyDome, jouer devant plus de 20 000 spectateurs, le placement bloqué, soulever la Coupe Vanier, la bague de championnat... c’était incroyable.

(Note: En 1993, Toronto et Western Ontario avaient présenté des fiches identiques de 6-1 en saison régulière, mais Western avait mérité le premier rang au classement ontarien grâce à une victoire de 37-15 sur les Varsity Blues. Après avoir entamé les séries avec un gain de 27-20 sur Laurier, les Blues avaient vengé leur seul revers du calendrier en disposant de Western par 24-16 en finale de la Coupe Yates, leur première de trois victoires en trois semaines au SkyDome. Toronto a ensuite défait Concordia par 26-16 en demi-finale canadienne pour obtenir son billet pour la Coupe Vanier)

Quel est votre principal souvenir du match comme tel?

Les joueurs se tenant la main sur la ligne de côté dans les dernières secondes du match en espérant que Calgary raterait une tentative de placement de 22 verges qui aurait créé l’égalité. Après qu’ils eurent effectivement raté leur coup, nous avons ressenti une sensation de grande joie et de soulagement, puis « We Are The Champions » s’est mise à jouer dans le SkyDome.

Quel fut le jeu clé du match selon vous?

Ce fut évidemment l’avant-dernier jeu du match, quand le joueur de ligne défensive John Raposo a bloqué une tentative de placement de 22 verges pour scellé l’issue de la rencontre. Nous menions 37-34, mais Calgary avait le vent dans les voiles. Si nous n’avions pas bloqué ce placement et que le match s’était retrouvé en surtemps, je ne sais pas si nous serions sortis gagnants.

(Note: Après avoir accordé un touché après six minutes de jeu dans la partie, les Blues avaient mené pendant la majorité de la rencontre et détenaient une avance de 37-21 au milieu du quatrième quart avant que Calgary ne réduise l’écart à trois points avec trois minutes à faire en temps réglementaire, ce qui a mis la table pour une des fins de match les plus dramatiques dans l’histoire de la Coupe Vanier)

Personnellement, quel fut votre plus gros jeu ou votre moment préféré dans le match?

Mon plus gros jeu fut sans aucun doute un retour de dégagement de 81 verges pour un touché qui constitue toujours un record de la Coupe Vanier.

(Note: Le spectaculaire retour de McCausland après 28 secondes de jeu au quatrième quart procurait à Toronto une avance de 30-21. Le marchand de vitesse a terminé la rencontre avec des gains totaux de 209 verges, incluant 126 sur neuf retours de dégagement, 28 sur deux retours de botté d’envoi, 35 en deux courses et 30 en trois réceptions)

Est-il survenu quelque chose d’inhabituel ou hors de l’ordinaire pendant le match ou pendant la semaine?

Je me souviens d’avoir eu la certitude que nous allions gagner quand nous détenions une avance de 16 points au quatrième quart. Mais Calgary n’a jamais lâché et a même eu une chance de l’emporter sur sa dernière série à l’attaque. Notre défensive a réussi à les empêcher de marquer un touché et ensuite c’est arrivé, « Le jeu » qui est probablement l’un des jeux les plus importants dans l’histoire du football à l’Université de Toronto – le placement boqué par John Raposo.

Comment avez-vous réagi  - personnellement ou en tant que groupe - au stade et à la foule?

Il y avait environ 20 000 personnes au match et je crois que nous étions tous un peu impressionnés et que nous trouvions l’expérience un peu irréelle. Toutefois, lorsque le match a commencé, nous avons retrouvé toute notre concentration et la foule n’a plus été un facteur.

Quels sont vos souvenirs des célébrations d’après-match sur le terrain et/ou dans le vestiaire?

Je me souviens du champagne, des félicitations que nous nous échangions et d’un grand sentiment de satisfaction. Personnellement, j’ai accepté le trophée Ted Morris, mais le vrai joueur le plus utile avait été John Raposo.

À l’époque, comment cette victoire à la Coupe Vanier a-t-elle changé votre quotidien?

La conquête de la Coupe Vanier m’a fait réaliser que rien n’est impossible. Notre équipe a surmonté de nombreux obstacles cette année-là, à commencer par le fait que nous ne savions même pas, à un certain moment, si nous allions encore avoir une équipe à l’Université de Toronto. Puis, nous avions battu Western à London. En cinq ans avec les Blues, je n’avais jamais goûté à la victoire contre Western, sans oublier qu’ils nous avaient dominés à London plus tôt pendant la saison. Après notre victoire contre eux à la Coupe Yates, je crois que tout le monde s’est mis à croire que nous pourrions aller jusqu’au bout.

À quelle fréquence vous remémorez-vous cette victoire à la Coupe Vanier?

Je repense au match quand je suis dans l’entourage de l’équipe actuelle ou encore quand je revois mes anciens coéquipiers ou entraîneurs. Je participe souvent au tournoi de golf annuel des Varsity Blues et, à cette occasion, nous reparlons toujours du bon vieux temps.

À PROPOS DE GLENN McCAUSLAND:

En septembre 1992, McCausland a établi un record de la conférence de l’Ontario et de l’USIC en retournant trois bottés pour des touchés dans un même match. En 1993, il a été nommé sur la deuxième équipe d’étoiles de l’Ontario avant de voler la vedette en séries en étant nommé joueur du match de la Coupe Yates et de la Coupe Vanier.

McCausland a amassé des gains totaux de 2307 verges en 12 parties durant la saison 1993, incluant 246 à la Coupe Yates et 209 à la Coupe Vanier. Il avait marqué quatre touchés sur des retours cet automne-là et avait établi son record de la Coupe Vanier avec un touché sur un retour de dégagement de 81 verges. Grâce en grande partie à cette saison magique, il avait été sélectionné en troisième ronde par Ottawa lors du repêchage de la LCF en 1994.