LES ENTREVUES DE LA 50E COUPE VANIER: David Earl, Saskatchewan (1990)

LES ENTREVUES DE LA 50E COUPE VANIER: David Earl, Saskatchewan (1990)

LES ENTREVUES DE LA 50E COUPE VANIER: 1990

Une conversation avec...

David Earl, quart-arrière, Huskies de l’Université de la Saskatchewan

Lors de la 26e Coupe Vanier, au SkyDome de Toronto, les Huskies de la Saskatchewan ont vaincu les Huskies de Saint Mary’s par 24-21 pour décrocher le premier titre canadien de leur histoire. Grâce à cette victoire, la formation de Saskatoon avait effacé en partie les mauvais souvenirs de l’année précédente, alors qu’elle s’était inclinée par 35-10 devant Western Ontario à sa première participation à la Coupe Vanier. Le quart-arrière de la Saskatchewan, David Earl, l’un des nombreux vétérans de la formation de 1989, avait été nommé joueur le plus utile de la finale de 1990 après avoir récolté 244 verges et un majeur par la passe, en plus d’inscrire ce qui allait s’avérer être le touché gagnant sur une course de neuf verges tôt au quatrième quart.   

Quel est votre principal souvenir de la semaine de la Coupe Vanier et de votre expérience en général?

Nous étions totalement concentrés sur le travail à accomplir en 1990 – car nous avions un goût amer dans la bouche en raison du match de l’année précédente. Western nous avait battus assez décisivement en 1989. Nous avons tout de même eu du plaisir lors de la semaine de la Coupe Vanier en 1990 – nous avons assisté à plusieurs événements. Mais nous étions beaucoup plus concentrés, nous ne pensions qu’à une chose.

Quel est votre principal souvenir du match comme tel?

La sensation incroyable, tout de suite après le dernier coup de sifflet, d’avoir gagné la première Coupe Vanier dans l’histoire de notre université.

À quel point était-ce satisfaisant de devenir la première équipe des Huskies à remporter la Coupe Vanier?

C’était définitivement spécial. Je ne réalise pas totalement que ça fait presque 25 ans – le programme a beaucoup changé depuis. Nous avons définitivement le sentiment d’avoir aidé à inculquer une culture d’excellence au sein du programme de football des Huskies. Suite à notre triomphe, les Huskies ont connu beaucoup de succès pendant les années 1990 et au début des années 2000. J’espère que l’équipe actuelle contribuera à replacer les Huskies parmi les grandes puissances de SIC.

Quel fut le jeu clé du match selon vous?

Facile. Le sac de Don Bristow qui a forcé un échappé de Chris Flynn, immédiatement recouvert par Rob Dutton, dans la dernière minute du match. C’était irréel. Nous avions été en mesure d’écouler le reste du temps par la suite.

(Note : Tirant de l’arrière par 24-21, Saint Mary’s avait le ballon à la ligne de 37 verges de la Saskatchewan dans la dernière minute du temps réglementaire. Flynn, qui avait reçu son troisième trophée Hec Crighton consécutif – un record – deux jours avant la partie – a roulé sur sa droite à la recherche d’un receveur et a été rattrapé par derrière par Bristow, qui lui a fait perdre le ballon)

À quoi avez-vous pensé lorsque le ballon a été échappé puis récupéré par votre coéquipier?

Je ne me souviens plus à quoi je pensais, mais je me souviens de comment je me suis senti: soulagé.

Personnellement, quel fut votre plus gros jeu ou votre plus importante contribution dans le match?

Difficile à dire. Pour être honnête, je ne croyais pas avoir très bien joué – j’avais lancé deux interceptions lors de poussées au terme desquelles nous aurions dû inscrire des points, et j’étais également sorti en touche à deux reprises au quatrième quart alors que nous tentions de protéger notre avance. Je dirais probablement la passe de touché à Dan Farthing au deuxième quart ou encore ma course pour un touché au quatrième engagement. Ces deux jeux n’étaient pas mal.

(Note: La passe de touché de 13 verges de Earl à Farthing a augmenté l’avance de la Saskatchewan à 14-0 après 2 :28 de jeu au deuxième quart, alors que son touché sur une course de neuf verges avait porté le pointage à 24-14 après 2 :53 au quatrième)

Est-il survenu quelque chose d’inhabituel ou hors de l’ordinaire pendant le match ou pendant la semaine?

Pas vraiment. Nous étions très calmes, relaxes et concentrés, puisque nous avions vécu l’expérience l’année précédente. En 1989, nous étions un peu émerveillés par tout ce qui entoure la semaine, particulièrement le fait de jouer au tout nouveau SkyDome. Les gars disaient à la blague que le stade était plus grand que leur ville natale en Saskatchewan. C’était drôle, en partie parce que c’était la vérité. Par contre, en 1990, nous avons tout fait pour nous préparer comme s’il s’agissait de n’importe quel autre match. 

Les entraîneurs ont-ils changé quoi que ce soit dans la routine habituelle en préparation pour le match?

Au contraire. Comme je le disais, les entraîneurs ont tout fait pour suivre la routine habituelle.

Comment avez-vous réagi  - personnellement ou en tant que groupe - au stade et à la foule?

Heureusement, nous n’avons pas eu à nous soucier de la température puisque nous jouions au SkyDome. Le seul problème était d’essayer d’ignorer l’écran géant. Il est un peu plus gros que celui du Stade Griffiths à Saskatoon.

Quels sont vos souvenirs des célébrations d’après-match sur le terrain et/ou dans le vestiaire?

C’était l’euphorie. Une grande satisfaction. C’était incroyable d’être assis dans le vestiaire après le match, de célébrer avec nos coéquipiers et nos entraîneurs, simplement de savourer le moment.

Quels sont vos souvenirs du voyage de retour?

Ce fut un voyage génial. C’est beaucoup plus plaisant de gagner que de perdre. (dit avec un large sourire)

Quelle fut la réaction sur le campus à votre retour?

Nos partisans sont les meilleurs. Tout au long de la saison, nous avons été soutenus de façon incroyable par nos amis, nos familles, l’Université et la communauté. Nos foules ont augmenté de façon exponentielle à la fin des années 1980 et au début des années 1990. Le football des Huskies est devenu un événement incontournable à Saskatoon. C’est encore le cas aujourd’hui.

À l’époque, comment cette victoire à la Coupe Vanier a-t-elle changé votre quotidien?

Je ne dirais pas nécessairement que la victoire a changé ma vie. Par contre, la quête de cette victoire, tous les efforts et le travail investis avec mes coéquipiers pour atteindre notre but, c’est ça qui a changé ma vie.

Aujourd’hui, je suis entraîneur au niveau secondaire à Saskatoon et j’essaie de transmettre aux jeunes ces leçons de vie. Ce que mon passage avec les Huskies m’a appris, c’est que l’important n’est pas les championnats, mais plutôt le parcours qui mène à un championnat. 

À quelle fréquence vous remémorez-vous cette victoire à la Coupe Vanier?

Pas très souvent, pour être honnête. Parfois, mes joueurs me posent des questions. Ou encore, quand les Huskies connaissent du succès, les gens mentionnent souvent notre équipe de 1990.

Dans quel domaine avez-vous étudié à l’U de S et dans quel domaine avez-vous travaillé par la suite?

J’ai obtenu un baccalauréat en éducation en 1992 et une maîtrise en éducation en 1994. J’enseigne présentement les mathématiques à l’école secondaire Bedford Road à Saskatoon.

Quelle influence cette victoire à la Coupe Vanier a-t-elle eu sur votre carrière actuelle?

Le football m’a appris la discipline, l’éthique de travail et le travail d’équipe. Gagner la Coupe Vanier m’a appris que quand un groupe d’individus se fixe un objectif et travaille à l’unisson en fonction de cet objectif, rien n’est impossible.