LES ENTREVUES DE LA 50E COUPE VANIER: Peter Connellan, Calgary (1988)

LES ENTREVUES DE LA 50E COUPE VANIER: Peter Connellan, Calgary (1988)

LES ENTREVUES DE LA 50E COUPE VANIER: 1988

Une conversation avec...

Peter Connellan, entraîneur-chef, Dinosaurs de l’Université de Calgary

Lors de la 24e Coupe Vanier, la dernière présentée à l’historique Stade Varsity à Toronto, les Dinosaurs de Calgary ont remporté un troisième titre canadien en six ans grâce à un gain spectaculaire de 52-23 sur les Huskies de Saint Mary’s, ce qui représentait à l’époque le plus de points marqués par une équipe dans l’histoire du match. Il s’agissait de la troisième de quatre conquêtes de la Coupe Vanier par le légendaire entraîneur-chef Peter Connellan, un membre du Temple de la renommée du football canadien qui allait mener les siens à un autre triomphe à sa dernière saison à la barre, en 1995.

Après avoir raté les séries l’année précédente, est-ce que vous pensiez à l’aube de la saison 1988 que vous possédiez l’équipe pour remporter la Coupe Vanier?

Quand j’y repense, nous avions fait jouer Bob Torrance, qui était notre quart-arrière en 1988, à la fin de la saison 1988, alors il avait pris un peu d’expérience comme recrue. La clé pour nous allait être la performance de Bob à sa première année comme partant. Nous avions de bons receveurs et une bonne ligne offensive et nous croyions que si Bob jouait bien, nous serions en bonne posture.

(Note: Torrance avait été nommé joueur de la semaine de la conférence de l’Ouest suite à une victoire sur UBC en ouverture du calendrier 1988. Il allait être retenu parmi les étoiles de la conférence au terme de la campagne)

La route n’a pas été facile pour atteindre la Coupe Vanier en 1988. Parlez-nous du parcours de l’équipe cette année-là.

Nous avions conservé un dossier de 7-1 en saison régulière, mais plusieurs matchs avaient été serrés. En finale de conférence, nous avons dû effectuer une remontée face à la Saskatchewan pour égaler la marque, puis l’avions emporté en deuxième prolongation. Ce match nous a donné confiance en vue de notre rencontre suivante qui n’allait pas être de tout repos, puisque nous devions nous rendre à London pour y affronter Western Ontario. Nous avons réussi à l’emporter à London, 34-15, et cela nous a donné encore plus confiance à l’aube de la Coupe Vanier. Le moins que l’on puisse dire, c’est que nous avions été testés avant d’affronter Saint Mary’s.

Quel sont vos plus beaux souvenirs des festivités de la Coupe Vanier dans les années 1980?

J’ai toujours été d’avis que le comité organisateur de la Coupe Vanier faisait un travail remarquable. Les événements satellites étaient toujours de première classe et les organisateurs s’assuraient de donner au match la visibilité qu’il méritait. C’était fantastique de prendre part à un événement aussi exceptionnel.

Quels sont vos souvenirs des jours qui ont précédé le match de 1988?

Chris Flynn, le quart-arrière de Saint Mary’s, était un joueur formidable. Il avait prouvé à maintes reprises à quel point il pouvait changer l’allure d’un match. Il avait été blessé lors du dernier match de Saint Mary’s avant la Coupe Vanier. Comme c’était une blessure à la tête, le diagnostic était difficile. Nous devions pratiquer en assumant qu’il serait à son poste contre nous. Nous ne savions vraiment pas s’il allait jouer ou nom. En fin de compte, c’est Bill Scollard qui a joué pour eux et il a connu un fort match. La rencontre avait été serrée grâce à son brio.

(Note: Bien que Calgary ait fini par l’emporter par 29 points, Saint Mary’s ne tirait de l’arrière que par 31-23 alors qu’il restait encore 10 minutes à écouler au quatrième quart, avant que les Dinosaurs ne marquent trois touchés en l’espace de quatre minutes pour sceller l’issue de la rencontre. En remplacement de Flynn, qui avait mérité le premier de ses trois trophées Hec Crighton consécutifs deux jours avant le match, Scollard avait complété 27 de ses 47 passes – deux records de la Coupe Vanier à l’époque – pour des gains de 296 verges et deux touchés, mas avait été intercepté à trois reprises).

Plusieurs personnes croient que votre victoire de 1988 contre Saint Mary’s est quelque peu entachée puisque Chris Flynn, le récipiendaire du trophée Hec Crighton, n’avait pu prendre part au match. Qu’en pensez-vous?

C’est toujours facile de jouer les gérants d’estrade. Nous possédions une bonne défensive et une attaque productive. Ce fut une rencontre intéressante en l’absence de Flynn et, si Flynn avait joué, Saint Mary’s aurait présenté une attaque différente. Ceci étant, nous étions prêts pour Chris Flynn s’il avait joué.

Quels jeux vous viennent à l’esprit lorsque vous repensez à cette victoire de 1988?

Un jeu en plein centre conçu pour notre porteur de ballon, Rob Zimmerman. Ils avaient retiré leur secondeur central et nous avons frappé en plein dans l’ouverture pour le touché. Sur un autre jeu, Bob Torrance avait gardé le ballon suite à une superbe feinte de remise et avait réussi une longue course. Le seul problème est qu’il a manqué de carburant. Finalement, un autre gros jeu fut l’interception par notre maraudeur, Dave Heaton, qui  leur avait scié les jambes.  

(Note: Le touché de Heaton sur un retour d’interception de 75 verges avait porté la marque à 38-23 en faveur des Dinosaurs avec 6:16 à écouler. C’était le premier des trois touchés de Calgary en l’espace de 4 :13)

Quel fut le jeu clé du match?

Ce fut une victoire d’équipe. Plusieurs de nos joueurs avaient réussi des gros jeux, des deux côtés du ballon.

(Note: Sean Furlong, un ailier espacé de troisième saison originaire de Vernon, C.-B., avait été choisi joueur du match après avoir capté trois ballons pour des gains de 58 verges et deux touchés. Torrance avait complété 10 de ses 22 passes pour 198 verges, deux majeurs et une interception, en plus d’ajouter 93 verges et un touché en sept courses)

Au cours de votre séquence de trois victoires à la Coupe Vanier dans les années 1980, votre personnel d’entraîneurs a très peu changé. Parlez-nous de la contribution de vos adjoints.

Nous avons été chanceux d’avoir eu tant de continuité. Leur contribution fut incroyable et ils donnaient confiance à nos joueurs. Rick Coleman, Shane Wylie et Randy Bergh ont été avec nous pendant de nombreuses années et avait participé à chaque conquête de la Coupe Vanier. Défensivement, sous les ordres de Tony Fasano en 1988, nous étions vraiment bons.

Le match de 1988 se voulait la dernière Coupe Vanier présentée à l’historique Stade Varsity. Avez-vous des souvenirs reliés à cela?

C’était génial de jouer au Stade Varsity en raison de l’ambiance. C’était en endroit propice à une ambiance universitaire. Le problème avec ce stade était l’état de la pelouse au mois de novembre et, dans notre cas, le terrain était en mauvais état pour chacun de nos trois matchs.

Quel est votre plus beau souvenir du triomphe de 1988?

Le fait d’avoir si bien répondu après une saison décevante en 1987. Ce fut très satisfaisant.   

(Note: Les Dinosaurs avaient pris le troisième rang dans l’Ouest en 1987 avec un dossier de 4-4 et avaient raté les séries)

À quelle fréquence vous remémorez-vous ces trois victoires en six ans à la Coupe Vanier?

La plupart de nos joueurs étaient originaires de Calgary ou du sud de l’Alberta et sont demeurés dans la région. Je les vois régulièrement, alors nous avons souvent l’occasion de nous remémorer des souvenirs, ce qui est toujours plaisant.

À PROPOS DE PETER CONNELLAN:

L’un des entraîneurs ayant connu le plus de succès dans l’histoire du football universitaire canadien, Peter Connellan a mené les Dinosaurs à cinq participations à la Coupe Vanier en 14 saisons comme entraîneur-chef, incluant des victoires en 1983, 1985, 1988 et 1995, ainsi qu’un revers aux mains de Toronto en 1993. Il était également entraîneur adjoint en 1975 lorsque Calgary a perdu contre Ottawa en finale de la Coupe Vanier.

Connellan a reçu le trophée Frank Tindall remis à l’entraîneur de l’année de SIC en 1977, alors qu’il dirigeait le programme sur une base intérimaire, de même qu’en 1985. En plus de ses quatre conquêtes de la Coupe Vanier, il a mené Calgary à huit titres de conférence et n’a jamais connu une saison perdante comme entraîneur-chef. Il a été intronisé au Temple de la renommée du football canadien en 2012, dans la catégorie des bâtisseurs.

Il est également membre du temple de la renommée de l’Université de Calgary et du temple de la renommée des sports de la province de l’Alberta.