LES ENTREVUES DE LA 50E COUPE VANIER: 1978
Une conversation avec...
Doug Hargreaves, entraîneur-chef, Golden Gaels de l’Université Queen’s
Lors de la 14e Coupe Vanier, les Golden Gaels de Queen’s ont dominé la deuxième demie par 13-0, incluant 10 points lors des quatre dernières minutes de jeu, en route vers un gain de 16-3 sur les Thunderbirds de UBC au Stade Varsity à Toronto. Grâce à cette victoire, les Golden Gaels complétaient une campagne parfaite de 10-0 et décrochaient le deuxième titre canadien de leur histoire, une décennie après leur triomphe de 1968. Le légendaire Doug Hargreaves en était à la troisième de ses 19 saisons comme entraîneur-chef de Queen’s en 1978 et allait mener le programme à une autre conquête de la Coupe Vanier en 1992, deux ans avant de quitter son poste.
En route vers la Coupe Vanier, y a-t-il un match en particulier dont vous vous souvenez lors de cette saison parfaite?
Le dernier match du calendrier régulier à Bishop’s me vient en tête. C’était toujours difficile de jouer à Bishop’s et ils avaient toujours une bonne équipe. Ce fut un match difficile, mais je me souviens qu’ils avaient échappé le ballon dans leur zone des buts suite à un dégagement et que Pat Plishka l’avait récupéré pour inscrire un touché. Nous l’avions finalement emporté par un point.
(Note: Queen’s a battu Bishop’s 15-14 à son dernier match du calendrier en 1978 et a également eu la frousse lors du premier tour éliminatoire, disposant de Carleton par 17-13 en prolongation; les Golden Gaels ont gagné leurs deux rencontres suivantes avec plus de facilité pour mériter leur billet pour la Coupe Vanier, soit des gains de 23-1 sur McGill en finale de la conférence CFIOQ et de 32-10 contre StFX en demi-finale canadienne, la Coupe Atlantique)
Quel est votre principal souvenir de la semaine de la Coupe Vanier en 1978 et de votre expérience en général?
Je n’ai pas de souvenirs en particulier outre le match comme tel. Pour nous, c’était une semaine comme les autres.
Quel est votre principal souvenir du match comme tel?
C’est une question très difficile. Dans l’ensemble, les gars ont offert un très bon effort, une performance complète.
Une chose dont je me souviens est que notre quart-arrière Jim Rutka était sur les lignes de côté à la mi-temps et parlait à un journaliste. C’était une conversation très divertissante et fort amusante pour ceux qui en ont été témoins. Nous comptions sur un groupe de gars plutôt intéressants, des gars qui ont par la suite accompli de belles choses. Jim Rutka, par exemple, est devenu un neurochirurgien très coté et plusieurs autres ont poursuivi une carrière dans les milieux académiques. C’était vraiment un groupe très spécial.
Quel fut le jeu clé du match selon vous?
Le principal jeu qui me vient en tête est le touché marqué par Dave Marinucci et l’excellent travail des joueurs qui étaient chargés de lui ouvrir le chemin sur ce jeu.
(Note: Alors que Queen’s s’accrochait à une mince avance de 6-3 tard au quatrième quart, Marinucci a inscrit le seul touché du match sur une course de quatre verges alors qu’il restait 3 :30 au cadran)
Les entraîneurs ont-ils changé quoi que ce soit dans la routine habituelle en préparation pour le match?
Nous n’avons rien changé à notre routine. Nous avons tout fait pour limiter les distractions au minimum. Ce n’était qu’un autre match de football, un point c’est tout.
Comment avez-vous réagi - personnellement ou en tant que groupe - au stade, à la foule, aux conditions climatiques?
Le terrain n’était pas en très bon état car il avait beaucoup plu. Nous profitions d’un excellent soutien de la foule, les partisans de Queen’s s’étaient rassemblés du côté opposé à notre banc. C’est le genre de soutien auquel nous étions habitués à Queen’s, alors c’était plaisant de voir que nos partisans s’étaient déplacés à Toronto.
Quels sont vos souvenirs des célébrations d’après-match sur le terrain et/ou dans le vestiaire?
C’était plutôt fou dans le vestiaire après le match. Le soir venu, les gars étaient sortis et s’étaient bien amusés. Les entraîneurs avaient fait de même, mais nous avions été un peu plus sages.
À l’époque, comme cette victoire à la Coupe Vanier a-t-elle changé votre quotidien?
Le fait de diriger une équipe suffisamment talentueuse pour remporter un championnat canadien m’a apporté beaucoup de satisfaction. Je crois que ce fut l’un des faits saillants de ma carrière. J’ai eu la chance de retourner deux fois à la Coupe Vanier et de la remporter une fois de plus, alors je ne peux me plaindre.
(Note: Avec Hargreaves aux commandes, Queen’s a perdu 31-21 contre Calgary lors de la Coupe Vanier en 1983 mais a défait Saint Mary’s 31-0 lors de la finale de 1992, ce qui se veut encore à ce jour le seul blanchissage dans l’histoire de la classique)
À quelle fréquence vous remémorez-vous vos victoires à la Coupe Vanier?
Je ne suis pas vraiment du genre à vivre dans mes souvenirs, sauf quand je parle à un de mes anciens joueurs et que blaguons à propos d’anecdotes survenues à l’époque. Habituellement, c’est quand quelqu’un me téléphone que j’y repense. J’avais plusieurs très bons amis au sein du personnel d’entraîneurs, comme Bill Miklas, alors c’est agréable de nous remémorer ces bons moments.
Qu’est-ce que cela représente pour vous d’avoir remporté la Coupe Vanier à Queen’s?
C’est tout un honneur pour les gars car nous savons tous à quel point il est difficile de remporter la Coupe Vanier. À ce jour, je suis encore très fier des efforts qu’ils ont déployés, et en 1978 et 1992, les choses ont bien tourné pour nous. Parfois, on y met le même effort et on n’obtient pas le même résultat.
Où avez-vous étudiez, dans quel domaine, et y avez-vous joué au football?
J’ai étudié à Queen’s et ai évolué comme centre et secondeur. J’ai obtenu un baccalauréat en arts & science en 1960. J’ai également fait une maîtrise à l’Université Dalhousie à Halifax (Science – 1975) et ai reçu un doctorat honorifique en droit de Queen’s en 2011.
