LES ENTREVUES DE LA 50E COUPE VANIER: Miles Gorrell, Ottawa (1975)

LES ENTREVUES DE LA 50E COUPE VANIER: Miles Gorrell, Ottawa (1975)

LES ENTREVUES DE LA 50E COUPE VANIER: 1975

Une conversation avec...

Miles Gorrell, ligne défensive, Gee-Gees de l’Université d’Ottawa

Lors de la onzième Coupe Vanier, les Gee-Gees d’Ottawa ont complété une saison parfaite de 11 victoires et aucun revers grâce à un gain de 14-9 sur les Dinosaurs de Calgary à l’occasion de la troisième et dernière finale de l’USIC disputée au Stade CNE de Toronto. Futur membre du Temple de la renommée du football canadien comme joueur de ligne offensive, Miles Gorrell était une recrue sur la ligne défensive des Gee-Gees en 1975 et avait grandement contribué à la victoire lors de la Coupe Vanier alors qu’Ottawa avait limité ses adversaires à un seul point après la mi-temps et à 10 premiers essais pour l’ensemble de la rencontre.

Quel est votre principal souvenir de la semaine de la Coupe Vanier et de votre expérience en général?

Nous affrontions Calgary, l’équipe de ma ville natale, et je n’étais à Ottawa que depuis trois mois. C’était donc mes vieux amis contre mes nouveaux et, après notre victoire, j’ai serré la main de mes vieux amis et ai enlacé mes nouveaux. De plus, le match était disputé sur une surface artificielle, une première pour nous, et nous avions tous reçu de nouvelles chaussures. Je me souviens encore de ces chaussures Adidas noires et blanches.

Quel est votre principal souvenir du match comme tel?

Tout est un peu flou, on dirait que tout s’est déroulé très rapidement. J’arrivais du football junior et le fait de me retrouver sur la scène nationale et de disputer la finale universitaire canadienne est mon principal souvenir.

Quel fut le jeu clé du match selon vous?

Je dirais plus moment clé que jeu clé. Lorsque notre quart-arrière partant, Jim Colton, a été blessé, notre quart substitut de 16 ans, Yves LeClerc, a été lancé dans la mêlée. Il n’a pas paniqué, il a simplement suivi les instructions de notre entraîneur-chef, Don Gilbert : continue de donner le ballon à Neil Lumsden!

(Note : Lumsden, un membre de l’équipe d’étoiles canadienne à la position de porteur de ballon qui s’occupait également des placements et des dégagements, avait été nommé joueur du match grâce en grande partie à ses 169 verges au sol en 27 courses)

Est-il survenu quelque chose d’inhabituel ou hors de l’ordinaire pendant le match ou pendant la semaine?

À l’époque, chaque voyage à Toronto était un événement, mais ce voyage en autobus a été plutôt calme. On dirait que c’était notre destin, que nous nous retrouvions au bon endroit au bon moment. Les gars qui avaient trimé dur pendant quatre ans méritaient pleinement ce triomphe.

Comment les entraîneurs vous ont-ils préparés pour le match?

Notre entraîneur-chef, Don Gilbert, n’était jamais négatif. Il était toujours positif avec nous et encore aujourd’hui c’est agréable de le côtoyer en raison de cette qualité. Il nous répétait constamment que nous étions les meilleurs. Personne ne pouvait nous battre car nous croyions en nos moyens.   

Comment avez-vous réagi  - personnellement ou en tant que groupe - au stade et à la foule?

Le match avait lieu en soirée, ce qui était étrange pour nous. J’étais un jeune homme des prairies qui se retrouvait au centre-ville de Toronto pour disputer la finale canadienne sur la surface artificielle du Stade CNE. Ce fut une très belle soirée.

Quels sont vos souvenirs des célébrations d’après-match sur le terrain et/ou dans le vestiaire?

J’étais très fier des gars – mes coéquipiers étaient plus important que le trophée. L’expérience dans son ensemble me semblait irréelle, une saison sans défaite... ça m’a toujours paru irréel. L’ambiance au sein de l’équipe était très agréable. Les amitiés développées à l’époque me sont très chères.   

Quelle fut la réaction sur le campus à votre retour?

C’était gros pour notre département des sports car, à l’époque, il y avait encore des référendums sur le campus à propos de la pertinence pour l’université d’avoir un programme de football, même si nous avions une excellente équipe. Ceci étant, je n’ai que de bons souvenirs de mon passage à l’Université d’Ottawa dans les années 1970. Ce fut une belle école de vie.

À l’époque, comme cette victoire à la Coupe Vanier a-t-elle changé votre quotidien?

J’étais très fier de faire partie de cette équipe, cela a mis la table pour mon avenir. J’étais une recrue cette saison-là et les vétérans m’ont montré la voie à suivre. Ils m’ont donné confiance en mes moyens et m’ont fait réaliser ce que je pourrais accomplir. J’admirais leur éthique de travail et lorsque Paul Kilger – mon coéquipier sur la ligne défensive en 1975 - m’a dirigé plus tard dans ma carrière, il m’a aidé à forger mon identité, soit un travailleur infatigable.

La Coupe Vanier a pavé la voie pour mes futures réalisations sportives. Ma sélection sur l’équipe d’étoiles de l’USIC (1976), ma sélection au repêchage de la LCF, gagner la Coupe Grey et être intronisé au Temple de la renommée du football canadien – la Coupe Vanier a été l’élément qui a déclenché tout ça.

À quelle fréquence vous remémorez-vous cette victoire à la Coupe Vanier?

J’aime parler de 1975. Comme joueurs, nous savions que nous formions une bonne équipe, mais nous étions également conscients de la chance que nous avions de nous retrouver dans cette position. Don Gilbert était un entraîneur exceptionnel et il avait le don d’assembler des joueurs qui jouaient bien ensemble et qui se complétaient.

Au fil des ans, de nombreuses personnes ont dit que l’équipe de 1975 était la meilleure de l’histoire du football universitaire canadien. Que pensez-vous de cette affirmation?

J’ai beaucoup d’admiration pour le programme de Laval et tous ses championnats remportés ces dernières années, mais je crois fermement que notre équipe de 1975 se compare favorablement à n’importe quelle équipe.

Dans quel domaine avez-vous étudié à l’Université d’Ottawa?

J’ai étudié en administration des affaires. Je crois qu’à l’époque, mon père, qui était dans les estrades la Coupe Vanier, était plus fier du fait que j’étais à l’université que du fait que je faisais partie de l’équipe de football.

À propos de Miles Gorrell (courtoisie du Service des sports de l’Université d’Ottawa):

Repêché en 1978 par les Stampeders de Calgary, Miles Gorrell devait connaître une carrière de 19 comme joueur dans la LCF de 1978 à 1996 avec Calgary (1978-1982), Ottawa (1982), Montréal (1982-1985), Hamilton (1985-1991, 1996) et Winnipeg (1992-1995). Il vient au cinquième rang dans l’histoire de la LCF pour le nombre de match disputés (321) et au huitième échelon pour le nombre de saisons. Il a gagné une Coupe Grey avec Hamilton (1986), a participé à deux autres avec Winnipeg, a été choisi à cinq reprises parmi les étoiles de la division Est de la LCF et a été deux fois finaliste pour le titre de meilleur joueur de ligne. Il a été intronisé au Temple de la renommée du football canadien en 2013.

De 2005 à 2010, Gorrell a travaillé pour les Argonauts de Toronto au niveau du personnel des joueurs et du recrutement. Il est présentement recruteur pour le Rouge et Noir d’Ottawa.