LES ENTREVUES DE LA 50E COUPE VANIER: Walt McKee (1969)

LES ENTREVUES DE LA 50E COUPE VANIER: Walt McKee (1969)

LES ENTREVUES DE LA 50E COUPE VANIER: 1969
Une conversation avec...
Walt McKee, botteur, Bisons de l’Université du Manitoba

Lors de la cinquième Coupe Vanier, les Bisons du Manitoba ont pris une confortable avance de 24-6 à la mi-temps et ont filé vers un gain de 24-15 sur les Redmen de McGill au Stade Varsity à Toronto. Le botteur Walt McKee a contribué à la victoire avec trois transformations, 152 verges en quatre dégagements, puis un placement de 35 verges sur le dernier jeu de la première demie. Les Bisons, qui ont complété la saison 1969 avec une fiche cumulative immaculée de 8-0, allaient devenir un an plus tard le premier programme à gagner deux Coupes Vanier consécutives, McKee contribuant également à cette deuxième conquête.

Quel est votre principal souvenir de la semaine de la Coupe Vanier et de votre expérience en général?

L’année 1969 marquait la dernière télédiffusion de la Coupe Vanier en noir et blanc à CBC. Ce fut une expérience exceptionnelle car l’événement s’est déroulé à Toronto et nous logions à l’Hôtel Royal York au centre-ville. C’était quelque chose pour nous puisque nous avions l’occasion de vivre l’expérience de la grande ville. Mais nous étions tout de même totalement concentrés sur le match contre McGill, car nous voulions prouver que nous pouvions rivaliser avec les Redmen, qui étaient favoris.

Quel est votre principal souvenir du match comme tel?

Le match avait été disputé un vendredi soir et il faisait un froid mordant, ce qui avait rendu le terrain dur comme de la roche. Il avait plu avant la rencontre et le froid s’est rapidement mis de la partie, alors il est devenu très difficile de courir sur le terrain. Le terrain était tellement dur que les longs crampons que portaient plusieurs joueurs étaient totalement inadéquats. Certains ont dû emprunter des espadrilles à des spectateurs. Moi, ça ne m’a pas affecté autant car je portais des crampons de soccer, et aussi parce que le botteur n’a pas à courir autant. Ça m’a quand même compliqué la vie un peu. En fin de compte, ce fut une grande joie de battre McGill et de réaliser que nous étions champions canadiens pour la première fois.  

Quel fut le jeu clé du match selon vous?

Je ne me souviens pas d’un jeu en particulier, mais plutôt de notre domination au sol malgré l’état du terrain, grâce à des balayages très difficiles à arrêter. Notre unité défensive était également déterminée à prouver qu’elle pouvait rivaliser avec les puissants Redmen. Je me souviens simplement de la satisfaction d’avoir vaincu un adversaire aussi redoutable.

Personnellement, quel fut votre plus gros jeu ou votre plus importante contribution dans le match?

Je ne dirais pas un jeu en particulier, mais plutôt le moment où nous avons réalisé que nous allions battre McGill alors que peu de gens auraient parié sur nous. Plusieurs joueurs faisaient déjà partie de l’équipe en 1968 lorsque nous avions perdu contre Queen’s en demi-finale canadienne, alors la satisfaction était encore plus grande en 1969 puisque nous avions mis cet échec derrière nous en remportant le championnat national.

Les entraîneurs ont-ils changé quoi que ce soit dans la routine habituelle en préparation pour le match? Comment s’est déroulée la préparation en général?

Notre entraîneur-chef, Henry Janzen, n’avait rien changé à la préparation en vue de la Coupe Vanier. Par contre, il avait neigé lors de notre demi-finale canadienne contre Windsor et nous avons dû pratiquer sur un petit bout de gazon et avec quatre projecteurs temporaires sur notre terrain avant d’affronter McGill. Ces conditions n’étaient pas idéales, mais nous avions confiance en nos moyens et nous avions encore un goût amer dans la bouche suite à notre défaite en 1968. Nous voulions absolument remporter le titre canadien.

Comment avez-vous réagi  - personnellement ou en tant que groupe - au stade, à la foule, aux conditions climatiques?

Nous avions joué devant une grosse foule la semaine précédente à Winnipeg, alors l’imposante foule à Toronto n’a pas été un facteur lors de la Coupe Vanier. Le principal facteur fut le froid intense, surtout qu’il a fait de plus en plus froid à mesure que le match progressait.

Quels sont vos souvenirs des célébrations d’après-match sur le terrain et/ou dans le vestiaire?

Nous étions vraiment heureux car la plupart des gens croyaient qu’il s’agissait d’une victoire surprise. Mais nous, nous avons toujours cru en nos moyens. Nous avons célébré de belle façon. À l’époque, nous portions chemise et cravate lors des voyages. Quelques gars ne trouvaient plus leur cravate lors du voyage de retour en raison des célébrations.

Quelle fut la réaction sur le campus à votre retour?

L’aéroport était plein à craquer lors de notre retour car les gens avaient regardé le match à la télévision. C’était comme si nous avions gagné la Coupe Grey, on nous traitait comme des vedettes. Il y a eu un important rassemblement sur le campus et nous avons aussi été honorés par le maire et la province, qui nous ont remis des prix honorifiques pour souligner notre victoire.

À l’époque, comme cette victoire à la Coupe Vanier a-t-elle changé votre quotidien?

Plusieurs membres de l’équipe ont retenu l’attention de la LCF et ont été repêchés. Il n’y avait pas de camps d’évaluation à l’époque et les équipes de la LCF ont porté une attention particulière à notre programme après notre conquête de la Coupe Vanier. J’ai moi-même été repêché en 1971 et je crois que le fait de remporter deux Coupes Vanier consécutives explique en grande partie l’intérêt des recruteurs à mon endroit et ma sélection par les Blue Bombers de Winnipeg.

À quelle fréquence vous remémorez-vous ces victoires à la Coupe Vanier?

Notre équipe était tissée serrée et, même 45 ans plus tard, il y a un lien qui ne se brisera jamais entre nous. Chaque fois que nous nous retrouvons, nous parlons de ces matchs. Et d’année en année, notre équipe devient toujours meilleure!

Walt McKee en bref (courtoisie du Service des sports de l’Université du Manitoba):

Walt McKee a obtenu un baccalauréat en éducation physique de l’Université du Manitoba en 1972 et une maîtrise en éducation en 1980. Repêché par Winnipeg en 1971 avec le 28e choix au total (quatrième ronde), il a fait ses débuts avec les Blue Bombers en 1972 et a été nommé recrue canadienne par excellence de la division Ouest. Au cours des deux saisons suivantes, il s’est classé deuxième dans la ligue pour la moyenne sur les dégagements. Après trois campagnes avec Winnipeg, il a complété sa carrière dans la LCF avec Edmonton en 1975 et a aidé les Eskimos à remporter la Coupe Grey.

McKee a enseigné aux niveaux élémentaire et secondaire de 1972 à 1993 et a été coordonnateur en éducation pour la division des écoles de Winnipeg de 1987 à 1993. Il a ensuite été directeur du programme des Bisons du Manitoba de 1993 à 2001, puis adjoint au doyen de la Faculté de kinésiologie et de gestion des loisirs jusqu’en 2007.

Possédant une certification d’entraîneur de niveau 5, McKee est le cofondateur du programme de soccer féminin des Bisons et était l’entraîneur-chef de l’équipe lors de ses débuts sur le circuit de SIC en 2005. Il a tiré sa révérence suite au calendrier 2009.