LES ENTREVUES DE LA 50E COUPE VANIER: Val Schneider (1967)

LES ENTREVUES DE LA 50E COUPE VANIER: Val Schneider (1967)

LES ENTREVUES DE LA 50E COUPE VANIER: 1967
Une conversation avec...
Val Schneider, SEC/C-A/B, Golden Bears de l’Université de l’Alberta

Lors de la troisième Coupe Vanier - qui se voulait la première finale canadienne qui n’était pas sur invitation - les Golden Bears de l’Alberta ont vaincu McMaster par 10-9 au Stade Varsity à Toronto grâce à un placement de dernière minute. Val Schneider, un joueur versatile qui évoluait en défensive (secondeur), à l’attaque (centre-arrière) et sur les unités spéciales (botteur), était l’un des nombreux porte-couleurs des Bears qui avaient déjà pris part à la Coupe Vanier en 1965, un revers crève-cœur de 14-7 face à Toronto. Schneider fut choisi joueur par excellence du match de 1967, un honneur que son fils, Brent, allait mériter à deux reprises dans les années 1990. 

Quel est votre principal souvenir de la semaine de la Coupe Vanier et de votre expérience en général?

Gagner la toute première finale canadienne officielle, puisque les matchs de 1965 et de 1966 étaient sur invitation, fut une expérience exceptionnelle et très valorisante. Le comité organisateur nous avait traités comme des rois pendant notre séjour à Toronto, incluant un souper et une réception à l’hôtel de ville.

Quel est votre principal souvenir du match comme tel?

La fin du match lorsque nous avons réalisé que nous venions de remporter un championnat canadien.

Quel fut le jeu clé du match selon vous?

Le secondeur John Wilson a réussi une interception tard dans la rencontre pour sceller l’issue du match.

(note de l’éditeur : Wilson a réussi son interception dans la dernière minute du match alors que McMaster se trouvait à l’intérieur de la ligne de 20 verges des Golden Bears)

Personnellement, quel fut votre plus gros jeu ou votre plus importante contribution dans le match?

J’avais réussi un dégagement de 55 verges à partir de notre zone des buts à un moment crucial de la partie. Notre spécialiste des longues remises régulier venait de se blesser sur le jeu précédent.

Est-il survenu quelque chose d’inhabituel ou hors de l’ordinaire pendant le match ou pendant la semaine?

Un joueur de McMaster, Vern Lucyk, avait quitté la rencontre après le premier quart pour aller se marier à Hamilton.

Les entraîneurs ont-ils changé quoi que ce soit dans la routine habituelle en préparation pour le match?

Ils nous avaient aidés à nous concentrer sur notre travail et à ne pas nous soucier du fait que nous allions affronter une équipe plus âgée et plus expérimentée.

Comment avez-vous réagi  - personnellement ou en tant que groupe - au stade et à la foule?

C’est le plus gros stade dans lequel nous avions évolué, et la foule imposante, les orchestres et les meneuses de claques ont vraiment donné une atmosphère universitaire au match. Je crois qu’il s’agissait du tout premier match de football universitaire télédiffusé à la grandeur du pays, par CBC.

Quels sont vos souvenirs des célébrations d’après-match sur le terrain et/ou dans le vestiaire?

Les joueurs soulevant notre entraîneur Clare Drake et la Coupe Vanier au bout de leurs bras.

Quels sont vos souvenirs du voyage de retour?

Il y a eu une réception d’après-match à l’Hôtel Royal York, mais je ne me souviens pas du voyage de retour.

Quelle fut la réaction sur le campus à votre retour?

En 1967, notre équipe attirait des foules variant entre 4000 et 6000 spectateurs au Stade Varsity d’Edmonton, incluant de nombreux étudiants, alors la réaction sur le campus fut très enthousiaste.

À l’époque, comme cette victoire à la Coupe Vanier a-t-elle changé votre quotidien?

L’effet ne fut peut-être pas immédiat, mais le fait d’avoir eu le privilège d’évoluer pour deux entraîneurs exceptionnels lors de mon passage à l’Université de l’Alberta, soit Gino Fracas et Clare Drake, a influencé mon désir de devenir entraîneur et de travailler dans le sport universitaire. J’ai par la suite connu une carrière de 32 ans comme entraîneur, membre d’une faculté et administrateur dans le milieu de l’éducation post-secondaire.

À quelle fréquence vous remémorez-vous cette victoire à la Coupe Vanier?

J’ai regardé presque toutes les Coupes Vanier à la télévision depuis 1967, alors ça rappelle de précieux souvenirs. Je faisais partie du personnel d’entraîneurs de quatre équipes de l’Université de la Saskatchewan ayant pris part à la Coupe Vanier. C’est donc un événement très spécial pour moi. 

Quelle satisfaction retirez-vous d’avoir été choisi joueur du match?

C’était très excitant et tout un honneur d’avoir été choisi au terme d’un match si serré. Je soupçonne que ma sélection a été influencée par le fait que j’ai évolué des deux côté du ballon pendant la majorité de la partie, comme secondeur et centre-arrière, en raison d’une blessure à la cheville subie par notre centre-arrière régulier, Les Sorenson. J’avais également connu un fort match au niveau des dégagements.

(note de l’éditeur : 513 verges en 13 dégagements, moyenne de 39,5 verges)

Vous aviez également participé au match en 1965. Pouvez-vous comparer les deux parties?

Le match de 1965 avait été serré, mais il avait été disputé dans la pluie et sur un terrain boueux. Je crois que cela avait avantagé nos adversaires de l’Université de Toronto, qui étaient plus gros que nous.

Votre fils a lui aussi été choisi joueur par excellence de la Coupe Vanier, avec l’Université de la Saskatchewan. À quel point ce moment fut-il spécial pour vous?

Brent a mérité l’honneur en 1994 et 1996, des moments très spéciaux pour notre famille. Je faisais partie du personnel d’entraîneurs lors du match de 1994, alors ce fut très spécial de devenir le premier duo père-fils à recevoir le trophée Ted Morris.

Val Schneider en bref (courtoisie du Service des sports de l’Université de l’Alberta):

Val Schneider est né en Allemagne, mais a grandi à Edmonton. À l’Université de l’Alberta, il a obtenu un baccalauréat en éducation physique et une maîtrise, en plus d’évoluer avec l’équipe de football des Golden Bears de 1963 à 1968 comme centre-arrière, secondeur et botteur.

Comme joueur, il a remporté quatre championnats de la conférence de l’Ouest (WIFL), a participé à une première Coupe Vanier en 1965, puis a gagné la Coupe Vanier en 1967, étant alors choisi joueur par excellence du match. Il a été retenu à quatre reprises parmi les étoiles de la WIFL.

Il a par la suite été entraîneur-chef des Huskies de la Saskatchewan de 1974 à 1981, puis est revenu avec l’équipe quelques années plus tard comme entraîneur-adjoint, participant entre autres aux conquêtes de la Coupe Vanier en 1990 et 1996. 

Schneider a également été enseignant aux niveaux secondaire, collégial et universitaire, en plus d’occuper la position de directeur des sports à l’Université de la Saskatchewan de 1980 à 1991. Administrateur très actif au sein de la conférence de l’Ouest et de l’Union sportive interuniversitaire canadienne (USIC), il s’est vu remettre le prix Austin-Matthews par le SIC en 2003 afin de souligner l’ensemble de sa contribution au sport universitaire.