
Daniella Mbengo de McGill : Faire une différence et du mentorat au basketball féminin
Depuis son jeune âge, Daniella Mbengo a toujours considéré le basketball comme étant plus qu’un sport. C’était une tradition familiale, une voie vers l’éducation et une façon de redonner à sa communauté. Maintenant à sa troisième année à l’Université McGill, la Montréalaise a épousé son rôle d’athlète et de mentore, en utilisant son expérience pour inspirer la prochaine génération de jeunes femmes dans le sport.
Étudiante en travail social avec des ambitions qui vont bien au-delà du plancher en bois franc, Mbengo a pris ses aptitudes aiguisées en leadership sur le terrain et les a transportées dans ses aspirations académiques et communautaires. Avec quatre frères et sœurs qui jouent aussi au basketball, son parcours dans le sport semblait tout naturel.
« La question ne se posait même pas, a-t-elle dit. On a tous joué pour la même école primaire et eu les mêmes entraîneurs. Ça fait tout simplement partie de nos vies ».
Mbengo a toujours su qu’elle voulait rester au Canada. Pour elle, McGill était l’objectif ultime.
« Je savais que c’était une bonne école et j’ai toujours voulu y étudier, a-t-elle dit. C’est un rêve devenu réalité d’y avoir été acceptée. Ce n’est qu’au Cégep que j’ai réalisé que c’était un rêve que je voulais poursuivre ».
Pour cette raison, elle est désormais déterminée à inviter son ancien programme du secondaire aux matchs de McGill dès qu’elle le peut.
Sur le terrain, Mbengo accepte son rôle comme leader. Elle retire de la fierté à être une mentore pour ses coéquipières plus jeunes, particulièrement celles qui proviennent de l’extérieur du Québec qui s’ajustent à la vie loin de la maison.
« J’essaie de m’assurer qu’elles savent que c’est un espace sécuritaire, qu’on est là pour elles. Il s’agit qu’elles se sentent incluses dans tout ce qu’on fait », a-t-elle confié.
Ce sentiment d’appartenance à la communauté est quelque chose que Mbengo transporte aussi dans son parcours académique. Étudier en travail social l’a aidée à façonner ses objectifs à long terme, notamment de travailler avec des élèves du secondaire et, éventuellement, retourner dans son pays natal du Congo pour soutenir les femmes et les enfants dans des situations vulnérables.
« L’an dernier, j’ai travaillé dans un refuge pour femmes célibataires et femmes avec enfants, a-t-elle dit. Ç’a changé ma vie. Je pensais que je comprenais quelques-uns des problèmes auxquelles elles font face, mais d’être là en personne m’a offert une toute nouvelle perspective. Ça m’a fait réaliser à quel point on a tous un rôle à jouer pour faire du monde un endroit meilleur ».
Son travail dans la communauté n’est pas passé inaperçu. Mbengo est une des lauréates du prestigieux programme de bourses Athlètes en piste qui honore les étudiants-athlètes à travers le Canada, leur offrant du mentorat et des occasions de réseautage.
« Au début, je ne pensais pas que je l’obtiendrais, a-t-elle admis. Je n’ai pas été exposée à de telles occasions en grandissant. Mais quand j’ai eu le courriel, j’étais sous le choc. Ç’a été une expérience incroyable ».
Elle indique que l’aspect mentorat du programme est l’un des éléments les plus précieux.
« Le réseautage est l’une des choses les plus importantes dans la société d’aujourd’hui, a-t-elle mentionné. Il est important d’avoir quelqu’un vers qui se tourner, que ce soit parce qu’il a une expérience de vie semblable, des expériences semblables ou tout simplement parce que cette personne vous inspire ».
Cette philosophie s’étend dans sa façon de voir le basketball canadien. Alors que le sport masculin a pris de l’ampleur, Mbengo croit qu’il y a encore du travail à faire pour élever le basketball féminin au Canada.
« Il est temps de reconnaître que le Canada est un pays de basketball, a-t-elle dit. Du côté masculin, c’est plus connu, mais du côté féminin, on est toujours sous le radar. En espérant qu’avec plus d’équipes et plus de visibilité, les jeunes filles verront qu’elles ont des occasions ici, elles aussi ».
Malgré le fait qu’elle se concentre sur le portrait global, Mbengo reste terre-à-terre quant à ce que le succès signifie pour elle.
« Pour moi, le succès est de regarder en arrière en sachant que j’ai atteint mes objectifs, peu importe où j’étais. Que ce soit ici à McGill, dans ma carrière ou dans la communauté, je veux être en mesure de dire que j’ai tout donné et que j’ai fait une différence » , a-t-elle conclu.