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Route vers la Coupe Vanier ArcelorMittal Dofasco: les Gee-Gees cherchent à capturer Pedro lors de l’affrontement entre les Pandas et les Ravens

Route vers la Coupe Vanier ArcelorMittal Dofasco: les Gee-Gees cherchent à capturer Pedro lors de l’affrontement entre les Pandas et les Ravens

Par Charlie Pinkerton, correspondant – Football SIC

 

Les rivaux locaux s'affrontent dans la capitale ce weekend alors que les Gee-Gees d'Ottawa rencontrent les Ravens de Carleton dans le Match Panda annuel.

 

L'enjeu — qui suit de près, bien sûr, le droit de s'en vanter pendant un an au moins — est Pedro le Panda, mascotte et trophée du match, présenté chaque année au vainqueur depuis la naissance du match en 1955.  

 

L'annulation du programme de football des Ravens, à la suite de la saison 1998, avait mis la série en suspens, mais depuis son retour en 2013, le concours a produit bon nombre de moments classiques.

 

Le match entier de l'année dernière en est un. Carleton a remporté la victoire au compte de 48-45 en double prolongation, faisant une bouchée des Gee-Gees dans une fusillade devant 17 000 étudiants, anciens et partisans à la Place TD.

 

De tous les Gee-Gees, Bryce Vieira, de l'Université d'Ottawa a probablement été celui qui a eu le plus de difficulté à s'en remettre. Le porteur de ballon a vu une chance de victoire lui glisser entre les doigts lorsqu'il a échappé une passe au troisième et au quatrième sur la dernière possession des Gee-Gees en prolongation. 

« Je me sentais tellement vite. Je l'ai ressenti pendant des semaines après ça », de dire Vieira.    

Sur la possession suivante de Carleton, le botteur Michael Domagala a clenché un but de la ligne de 17 verges pour « sceller l'affaire » pour les Ravens.

« Après ça, je sentais tout le poids du monde sur mes épaules » d'expliquer Vieira. « Je ne m'en remettais pas. Il me fallait appeler à la maison et parler à mes parents pour essayer d'atténuer la douleur. J'ai eu toute la misère du monde à l'avaler, celle-là ».

 

Cette défaite brise-cœur n'était pas nouvelle en 2015. Les Ravens avaient joué les magiciens au dernier jeu de l'année précédente également.

(crédit: Valerie Wutti)
  

Suivant une remontée d'Ottawa au quatrième quart, les Ravens ont amorcé leur course à leur propre ligne de 10 verges avec 25 secondes à faire. Deux essais complétés avaient amené les Ravens au centre du jeu lorsque Jesse Mills, réserviste du match, s'est présenté sur le jeu pour y réussir sa seule passe du match.

 

Près de 12 000 partisans se sont levés en trombe alors que Mills lançait le ballon en profondeur. La passe désespérée, « à la grâce de Dieu », a raté la zone des buts, mais a été retapée par un demi défensif d'Ottawa directement dans les mains du receveur de la première équipe d'étoiles canadiennes, Nate Behar, qui a porté le ballon le reste du chemin jusqu'à la zone des buts pour l'avance alors que le chrono n'affichait que des zéros. Behar a été envahi par une meute de coéquipiers et d'étudiants de Carleton qui ont vidé les gradins pour célébrer leur équipe sur le terrain.  

 

« (Les ailiers éloignés des Ravens) KY (Kyle Van Wynsberghe) et (Wilson) Birch m'ont plaqué au sol et tout le monde s'est empilé sur nous et nous ne cessions de nous répéter en sourdine "nous venons de gagner Panda, nous venons de gagner Panda", de raconter Behar. "À partir de ce moment là, et jusqu'aux environs de 13 h le lendemain, nous étions sur un nuage que vous ne pourriez pas même imaginer."

 

Les partisans de l'Université d'Ottawa, eux, ont quitté la Place TD grandement déçus, laissant leurs adversaires des Ravens fêter leur victoire en bas sur le terrain.  

 

Le match de 2013 était le premier de la nouvelle ère, mais une fois de retour sur son terrain traditionnel au parc Lansdowne en 2014, la Panda-mania est revenue en force.  

 

"Le Match Panda est un genre d'ouverture à domicile sur les stéroïdes", d'expliquer Vieira. "Quelque vingt mille personnes vont se pointer, ça stimule vraiment ton jeu.

C'est une sensation exaltante que de réussir un touché au cours de ce match-là, de compléter un jeu, ou simplement de faire partie de l'engouement. C'est quelque chose qui ne s'explique pas vraiment à moins de le vivre."  

 

Pour Behar, ce n'est pas tant le désir de répéter la fameuse "grâce de Dieu" de 2014 que le ressentiment face à un jeu insolent d'Ottawa en 2013 alors qu'ils avaient ravagé Carleton au compte de 35-10 qui le motive face au plus grand rival de son équipe. 

 

Avec une forte avance vers la fin du match, Ottawa a tenté une passe vers l'arrière au-dessus de la tête à la ligne de but.  

 

"Pour nous, c'était une tentative de claque en pleine face et il n'y a pas un seul joueur de notre équipe qui va oublier ce match ou ce jeu-là. Chaque fois que nous leur faisons face et que nous avons la chance d'en remettre… ou de compter quelques points de plus dans le match, nous allons toujours penser à leur affront et nous n'hésiterons jamais à riposter", de dire Behar.

 

La rivalité entre les universités reliées par le Canal Rideau évoque un sentiment de déjà vu — une intensité qui laisse prévoir que ces deux-là resteront longtemps à couteaux tirés… ou, en tout cas, qu'il en sera ainsi samedi. 

 

« Il n'y a personne sur cette équipe avec qui je me verrais aller dîner à un moment donné », de dire Behar de sa relation avec les Gee-Gees. 

 

« Il y a une forte tension entre les deux équipes. Si nous croisons un de leurs gars sur la rue, je ne pense pas que nous allons nous arrêter pour le saluer », d'ajouter Vieira.

 

Jayde Rowe, le porteur de ballon de Carleton s'habillera pour son premier Match Panda ce weekend. Rowe a rejoint l'entraîneur en chef des Ravens, Steve Sumarah après avoir brièvement évolué pour l'Université de Regina l'an dernier.

L'ancien joueur de Agincourt Collegiate Institute à Toronto, puis de Chabot College en Californie, est venu à Carleton pour renforcer le groupe des arrières et former avec Jahvari Bennett, le troisième meilleur porteur de SIC l'an dernier, un duo redoutable et solide.

 

"Je suis venu ici pour ma visite de recrutement et j'ai retrouvé plusieurs gars avec qui j'avais grandi et compétitionné et j'ai vu que c'était un bon environnement", de dire Rowe. "Il y avait plusieurs gars de la RGT et je sentais que je faisais partie de la famille. Je me sentais à l'aise là-dedans."

 

Avec Bennett absent du jeu en raison d'une blessure, Rowe a le vent dans les voiles. Il est en tête de SIC en verges au sol et a établi le record des Ravens en un seul match avec 258 verges au sol dans son match de retour personnel contre les Lions de York le weekend dernier.

 

Malgré son, jusqu'ici, court séjour avec Carleton, Rowe a déjà fait sien le battage médiatique entourant le match contre leurs rivaux concitoyens.  

 

"On parlait de ce match avant même que la saison ne soit commencée", de dire Rowe. "Tout le monde est pompé. Tout le monde est fin prêt. J'ai tellement hâte. Je suis sur l'adrénaline. Je m'excite avant chaque match, mais j'avoue que Panda est celui qui m'excite le plus."

 

Ce samedi marquera la 48e édition du Match Panda. Ottawa possède le plus de victoires à vie (33-14) dans la série, mais depuis le redémarrage du programme de football de Carleton, il y a trois ans, les Ravens mènent la course 2-1. 

 

Ottawa, en 7e place (4-0) et Carleton en 10e (3-2) sont tous deux dans le Top 10 de SIC et les deux équipes enverront des offensives à haute puissance sur le terrain samedi.

 

Ottawa et Carleton sont classés respectivement quatrième et sixième au pays dans les points par match. Un dénouement semblable à celui de l'an dernier — un match affichant le pointage le plus élevé de l'histoire du sport — ne surprendra personne. 

 

"Ils sont forts à l'offensive et nous sommes forts à l'offensive et les offensives comptent alors ce sera le fun", dit Behar.

 

On attend une foule d'au-delà de 20 000 spectateurs samedi... on pourrait même remplir les 24 000 sièges de la Place TD. Le match fera également partie d'un des quatre matchs de football SIC de la semaine diffusés sur City TV, en route vers la 52e Coupe Vanier ArcelorMittal Dofasco.  

 

Avec la possession de Pedro le Panda, et l'implication potentielle dans les éliminatoires comme enjeux, la confrontation entre les deux aspirants à la Coupe Vanier s'annonce très prometteuse. 

 

« C'est un match très significatif, quoi qu'il arrive à l'une ou l'autre de nos équipes au cours du reste de la saison », d'opiner l'entraîneur en chef des Gee-Gees, Jamie Barresi, ancien quart-arrière de l'équipe de 1976 à 1979. « L'équipe peut aller au Match Panda, le remporter, et se sentir comme si elle avait eu une saison fantastique — simplement pour avoir le plaisir de se vanter d'avoir remporté ce match-là cette année-là. »