LES ENTREVUES DE LA 50E COUPE VANIER: Dennis Hrycaiko (1970)
Lors de la sixième Coupe Vanier, les Bisons du Manitoba ont dominé les Gee-Gees d’Ottawa 38-11 au Stade Varsity à Toronto pour devenir le premier programme à défendre avec succès la bannière de l’USIC et à remporter une deuxième Coupe Vanier. L’un des nombreux joueurs du Manitoba ayant mérité une deuxième bague de suite en 1970 est le porteur de ballon Dennis Hrycaiko, qui avait récolté 95 verges en seulement 14 courses, un sommet dans le match, incluant un touché de 29 verges qui procurait aux Bisons une confortable avance de 20-6 tôt au troisième quart.
LES ENTREVUES DE LA 50E
COUPE VANIER: 1970
Une conversation avec...
Dennis Hrycaiko, porteur de ballon, Bisons de
l’Université du Manitoba
Lors de la sixième Coupe Vanier, les Bisons du Manitoba ont dominé les Gee-Gees d’Ottawa 38-11 au Stade Varsity à Toronto pour devenir le premier programme à défendre avec succès la bannière de l’USIC et à remporter une deuxième Coupe Vanier. L’un des nombreux joueurs du Manitoba ayant mérité une deuxième bague de suite en 1970 est le porteur de ballon Dennis Hrycaiko, qui avait récolté 95 verges en seulement 14 courses, un sommet dans le match, incluant un touché de 29 verges qui procurait aux Bisons une confortable avance de 20-6 tôt au troisième quart.
Quel est votre principal souvenir de la semaine de la Coupe Vanier et de votre expérience en général?
La principale différence entre les matchs de 1969 et 1970 est qu’en 1969, la rencontre fut disputée sur un terrain gelé et extrêmement glissant, alors c’était difficile de courir. C’était vraiment difficile de faire des changements de direction brusques lors de notre première victoire alors qu’en 1970, la partie était en après-midi et c’était ensoleillé. Il y avait également un banquet durant la semaine lors des deux années et je me souviens qu’en chaque occasion, on avait plus parlé de nos adversaires que de nous. Ce fut définitivement une motivation pour le match de 1970. Nous avions l’impression que nous aurions dû recevoir plus de respect étant donné notre statut de champions en titre. Je me souviens également que la Coupe Vanier 1970 était la première présentée en couleur à la télévision.
Quel est votre principal souvenir du match comme tel?
Nous avions eu une demi-finale canadienne très difficile contre Queen’s la semaine précédente à Winnipeg. Nous avions gagné 24-20 en prolongation. Nous savions à quel point Queen’s formait une bonne équipe car ils nous avaient battus en 1968. Je me souviens de la fierté d’avoir atteint à nouveau le championnat canadien et, par la suite, d’avoir aidé notre équipe à devenir la première à remporter une deuxième Coupe Vanier. C’était une sensation incroyable de l’emporter à nouveau car nous étions les négligés.
Quel fut le jeu clé du match selon vous?
Il n’y a pas eu un jeu vraiment plus important que les autres. Je me souviens plutôt de la façon avec laquelle nous avions dominé Ottawa pendant toute la rencontre et aussi que notre offensive avait fait beaucoup parler d’elle dans les médias avant le match, alors que notre défensive était sous-estimée. Notre défensive avait limité Ottawa à 11 points.
(Note: le Manitoba avait limité Ottawa à cinq premiers essais et 209 verges à l’attaque)
Personnellement, quel fut votre plus gros jeu ou votre plus importante contribution dans le match?
Mon touché de 29 verges. J’ai coupé en plein centre et j’imagine qu’ils avaient pensé que nous irions de l’autre côté, car il n’y avait personne sur mon chemin. J’étais rapide à l’époque et j’ai couru tout droit jusque dans la zone des buts.
Les entraîneurs ont-ils changé quoi que ce soit dans la routine habituelle en préparation pour le match? Comment s’est déroulée la préparation en général?
Les entraîneurs nous avaient bien préparés et nous étions concentrés sur la tâche à accomplir. Notre entraîneur-chef Henry Janzen n’a rien changé aux méthodes qu’il avait utilisées pendant toute la saison. Plusieurs joueurs avaient participé à la conquête de 1969 et savaient ce que ça prenait pour gagner. De plus, les nouveaux joueurs étaient excités à l’idée d’essayer de gagner un championnat canadien.
Comment avez-vous réagi - personnellement ou en tant que groupe - au stade, à la foule, aux conditions climatiques?
C’était une belle journée comparativement à 1969. Nous avions pu savourer le match car nous étions en contrôle pendant presque toute la partie. Je me souviens que nous menions 13-3 à la mi-temps et 23-3 après trois quarts. Je crois qu’Ottawa n’avait pas réalisé à quel point nous étions bons.
Quels sont vos souvenirs des célébrations d’après-match sur le terrain et/ou dans le vestiaire?
L’ambiance dans le vestiaire était survoltée après la victoire et c’était une sensation fantastique d’accomplir un exploit que personne n’avait accompli auparavant, soit gagner une deuxième Coupe Vanier de suite. C’était génial de célébrer avec notre équipe, en particulier ceux qui étaient déjà avec nous en 1969.
Quelle fut la réaction sur le campus à votre retour?
C’était plaisant de rentrer à la maison. Le pilote avait annoncé notre présence sur l’avion et les gens avaient applaudi. Nous avions reçu un accueil chaleureux et bruyant tant à l’aéroport que sur le campus. Il y avait eu une grosse célébration au gymnase de l’université et c’était bien de sentir le soutien incroyable des étudiants et du personnel.
À l’époque, comme cette victoire à la Coupe Vanier a-t-elle changé votre quotidien?
Ce fut un morceau du casse-tête supplémentaire qui tombait en place alors que je préparais mon avenir. Je crois beaucoup en l’importance de la confiance en soi et ces victoires à la Coupe Vanier ont grandement contribué à me donner confiance pour mes futures décisions.
À quelle fréquence vous remémorez-vous ces victoires à la Coupe Vanier?
Je n’oublierai jamais ces deux victoires et ces championnats consécutifs. Nous en reparlons souvent. Nous avons eu une réunion il y a quelques années et ce fut génial de revoir nos anciens coéquipiers, dont plusieurs qui avaient parcouru de grandes distances pour revenir à Winnipeg. C’est toujours plaisant de prendre des nouvelles et de parler du bon vieux temps!
Avez-vous poursuivi votre carrière dans la LCF suite à votre stage universitaire?
Les Blue Bombers de Winnipeg m’avaient repêché en 1971 après notre deuxième conquête de la Coupe Vanier et ma troisième sélection parmi les étoiles de la conférence Canada-Ouest. Ils m’ont offert environ 4 500 $ pour un contrat, mais je savais que si je poursuivais mes études en éducation je pourrais faire 5 500 $ dès le départ. J’ai décidé de ne pas poursuivre ma carrière au niveau professionnel. Je n’ai aucun regret, car je sais qu’obtenir mon diplôme en enseignement puis ma maîtrise était la bonne décision, surtout que j’aurais probablement été limité à un rôle de retourneur dans la LCF, et pour seulement quelques années. J’ai disputé une dernière saison avec les Bisons à l’automne 1971 et j’ai encore une fois été nommé sur l’équipe d’étoiles de Canada-Ouest et aussi sur l’équipe canadienne.
Dennis Hrycaiko en bref (courtoisie du Service des sports de l’Université du Manitoba):
Dennis Hrycaiko a obtenu un baccalauréat en éducation physique en 1971. En 1972, il a obtenu un certificat en éducation tout en étant nommé athlète masculin de l’année du programme des Bisons grâce à ses performances en football et en lutte (médaillé d’argent de Canada-Ouest). Il a enseigné pendant un an avant de s’inscrire à l’Université de l’Alberta pour étudier à la maîtrise. Il devait obtenir un doctorat en psychologie sportive en 1976.
Hrycaiko s’est ensuite dirigé vers l’Université de Windsor, là où il a été professeur adjoint et entraîneur-chef de l’équipe de lutte de 1976 à 1979. Il est retourné à l’Université du Manitoba en 1979 pour devenir entraîneur-chef de l’équipe de football des Bisons jusqu’en 1989, décrochant le titre d’entraîneur de l’année de Canada-Ouest à deux reprises au cours de cette période.
De 1989 à 1996, Hrycaiko a été doyen associé de la Faculté d’éducation physique à Manitoba et a ensuite été doyen de la kinésiologie et gestion des loisirs de 1997 à 2007. Il a terminé sa carrière comme professeur au sein de la même faculté et a instauré un cours en psychologie sportive avant de prendre sa retraite en 2013.