U SPORTS Athlète masculin du mois : La recrue Wang, de McGill, connaît un départ fulgurant

U SPORTS Athlète masculin du mois : La recrue Wang, de McGill, connaît un départ fulgurant

par Austin Stanton, correspondant – Natation U SPORTS

 

Samuel Wang a commencé à nager à l’âge de huit ans parce que sa mère, inquiète de son gabarit plutôt chétif, cherchait à le renforcer à l’aide du sport.  

Plus d’une décennie plus tard, Wang était nommé Athlète du mois de novembre de U SPORTS après avoir battu tous les records du RSÉQ au beau milieu de sa toute première saison avec les Redmen de McGill

Wang a mérité ce titre par le biais de son extraordinaire performance lors de la compétition sur invitation Kemp-Fry à l’Université Dalhousie d’Halifax le 20 novembre dernier.    

Le diplômé du CÉGEP de Sherbrooke a établi une nouvelle marque à McGill et au sein du RSÉQ lors de cette rencontre, en route vers deux médailles d’or dans le 50 et le 100 — mètres papillon, menant les Redmen à une première place en finale.   

Wang a terminé le 50 m en 23,85 secondes, battant ses propres records de McGill (24.40) et du RSÉQ (23.96) établis plus tôt ce semestre. 

Son record de moins 24 secondes était le plus rapide au pays en 2016 jusqu’au 11 décembre, alors que Pascal-Hugo Caron-Cantin, de Laval, a réussi un nouveau record RSÉQ de 23,81 secondes. 

 

ACCRO INSTANTANÉ

Pour Wang, l’initiation à la natation fut un véritable coup de foudre. Dès l’arrivée dans la piscine, le natif de Sherbrooke, Québec savait que cette nouvelle passion serait de longue durée. 

« C’est très simple, je suis vraiment heureux dans l’eau », de déclarer l’étudiant de première année en biochimie. « J’adore nager, je me sens bien face à moi-même et bien dans ma peau. »

Après avoir entamé des cours de natation, Wang a eu la chance de faire partie du Club de natation de Sherbrooke et de participer aux compétitions, une option que bien des jeunes choisissent avec enthousiasme.   

Patrick, son frère aîné, qui joue actuellement au rugby pour McGill, nageait avec le club et Wang s’est joint à lui un an plus tard. 

 

PETIT MAIS SOLIDE

Wang, qui fêtera ses 21 ans le 17 janvier prochain, fait 5’9” et ne pèse que 152 lb selon sa bio de McGill, loin du gabarit auquel on s’attend chez le nageur de vitesse typique. Ce désavantage, au lieu de freiner son enthousiasme, a plutôt poussé Wang à développer son talent et à miser sur ses impeccables aptitudes techniques.

L’une d’elles, sur laquelle il compte et qui lui donne un net avantage sur ses compétiteurs, est sa technique sous l’eau. Sa poussée, suivie de son mouvement du dauphin, est sans égale à l’intérieur de la conférence et, possiblement, au pays.   

« Son travail sous l’eau est le meilleur que j’aie vu, comme entraîneur, et il y a 25 ans que j’exerce ce métier », de dire l’entraîneur en chef de McGill, Peter Carpenter. « Je n’ai jamais eu quelqu’un dont le coup de pied sous l’eau était aussi efficace que le sien. »

Bien que la plupart des nageurs de vitesse aient des torses solides et des longs bras, Carpenter maintient qu’il y a certains avantages à être un plus petit athlète.

« Ton plus petit gabarit, si tu es plus puissant, fait en sorte que tu n’as pas beaucoup de poids à tirer dans l’eau », d’expliquer l’entraîneur des Redmen. « Autrement dit, Sam n’est pas un gros gaillard, il n’est pas massif, mais il est puissant pour sa taille. »

Wang s’est également beaucoup concentré sur le développement d’une propulsion efficace et puissante, de façon à pouvoir maintenir sa vitesse lorsqu’il fait surface. Une course typique pour lui est de prendre la tête dès le départ, grâce à son excellent temps de réaction et à sa prouesse sous l’eau, pour ensuite faire tout ce qu’il peut pour s’y accrocher.  

« Il y a plusieurs grands gaillards qui génèrent beaucoup plus de puissance et d’énergie et qui peuvent nager plus vite », de dire Wang, « mais je peux concourir avec eux parce que je peux conserver toute ma vitesse grâce à mon “mur” et parce que ma brasse me fait perdre très peu de vitesse. »

Wang est heureux des succès qu’il a obtenus jusqu’ici cette saison parce que, avant d’arriver à McGill, il avait plafonné depuis près de deux ans et devait lutter pour afficher des records personnels. Lorsqu’il a réussi un temps record RSÉQ en novembre, il avait la preuve qu’il faisait les bons choix à l’entraînement.  

« Avant ça, mes progrès se succédaient rapidement. Ça m’a remis les deux pieds sur terre et je me suis dit : “Bon, je sais quoi faire pour m’améliorer ; je connais mes limites et sais comment les repousser”. Le truc c’est de faire tout ça dans l’eau, de le faire régulièrement et de le faire bien… et les résultats se sont produits. »

AU LABO

Lorsqu’il n’est pas dans l’eau, Wang est dans le labo des sciences où il poursuit ses études de premier cycle en biochimie. Comme bien des étudiants de première année, il n’est pas certain de ce que lui réserve l’avenir, mais il sait qu’il est dans son domaine. 

« Dans la piscine, je me suis posé certaines questions — “qu’est-ce qui me donne ma vitesse ? pourquoi vais-je vite ? ‘ – (c’est la) même chose pour tout être humain », de dire Wang. « Il y a tous ces petits éléments qui composent notre corps, qui font toutes sortes de choses et je veux comprendre ces petites choses qui font de nous qui nous sommes. »  

Quoi qu’il décide de faire, il est fort probable que Wang réussira haut la main. Plus tôt, cette saison, lors d’une retraite d’équipe au chalet de la mère de Carpenter dans les Laurentides, Wang a démontré son intelligence au cours d’un exercice visant à briser la glace.

L’exercice s’amorçait avec une personne qui donnait son nom, son programme d’études et son lieu de résidence. La personne suivante répétait les coordonnées de la personne précédente et ajoutait les siennes.

Lorsque ce fut le tour de Wang, il augmenta le défi. Il tourna le dos aux autres, ferma les yeux et, au lieu de suivre l’ordre établi, catégorisa l’équipe par faculté et récita les coordonnées de chacun correctement. Pas si mal pour une recrue au sein d’une équipe de 40 membres. Ce weekend-là, il a également fait preuve de ses talents musicaux.  

« Il y a un piano au chalet et on aurait dit que quelqu’un faisait jouer du jazz alors qu’il s’agissait plutôt de Sam qui jouait comme un véritable pianiste de concert », d’affirmer Carpenter. « C’était ahurissant. Ma mère, qui est très musicale, est descendue et a demandé “Qui a fait jouer cette musique ?” et a été abasourdie lorsqu’elle a constaté que c’était quelqu’un qui jouait de son piano. »  

En plus d’aider les Redmen en accumulant un énorme nombre de points, grâce à ses performances records, Wang a fait en sorte que tout le monde travaille plus fort à l’entraînement.

« Le niveau d’intensité lors des séances d’entraînement a augmenté considérablement. Les deux ou trois gars les plus rapides avant l’arrivée de Sam doivent maintenant courir après lui », de dire Carpenter. « Avec ces gars-là qui rehaussent leurs niveaux, le palier suivant doit à son tour doubler ses efforts… il y a sans aucun doute un effet domino. »